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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 19:06

Le réchauffement planétaire impacte sur le cycle hydrologique, c’est une certitude admise par l’ensemble de la communauté internationale scientifique.

 

Cependant les conséquences, leur ampleur et leur durée sont difficiles à mesurer avec précision. En cause : les interactions de l’homme sur le cycle de l’eau se cumulent avec les effets du changement climatique.

De même, les masses d’eau comme les mers, les océans et les grands réservoirs d’eau douce (nappes phréatiques) se caractérisent par une grande inertie : les effets se mesurent donc sur le long terme et sont difficiles à estimer sur des échelles de temps courtes.

Les études et observations réalisées notamment par le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) permettent cependant de dégager des grandes tendances.

  • Une grande partie du dioxyde de carbone anthropique que nous émettons reste actif dans l’atmosphère pendant des temps très longs.
  • Le système climatique terrestre possède une inertie élevée (essentiellement due à l’océan) de telle sorte que, lorsqu’il est perturbé, il met de nombreux millénaires à s’ajuster, par exemple en température.

Conséquence du réchauffement climatique sur le cycle de l’eau: l’augmentation de la sécheresse dans de nombreuses régions du globe, en durée et sur des territoires de plus en plus vastes. Méditerranée, Afrique Australe, Asie du Sud, Sahel connaissent des sécheresses plus longues et plus intenses. Ces sécheresses sont observées depuis les années 1970. (2)

Les régions désertiques, à de rares exceptions près (désert de Gobi en Chine) sont concernées. Un phénomène à ne pas sous-estimer : contrairement aux idées reçues, les régions désertiques sont des écosystèmes qui abritent une faune et flore variées ainsi que des populations humaines.

L’impact de la sécheresse sur les zones désertiques aura des conséquences sur les zones limitrophes. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUE) prévoit des diminutions des précipitations de 5% à 15 % dans la majorité des zones désertiques du globe.

Certaines régions arides disposent de réserves d’eau constituées par l’apport de grands fleuves, la diminution prévue de cet apport est un facteur aggravant de la raréfaction des précipitations sur la ressource en eau. (2)

L’une des conséquences de la sécheresse et du réchauffement est d’épuiser les ressources d’eau profondes. Les populations exposées doivent recourir aux eaux de surface qui sont insalubres.

A l’inverse, les précipitations accrues dans certaines régions du monde mettent à mal les installations de traitement de l’eau (stations d’épuration) qui répandent les matières fécales et conduisent à une augmentation des maladies véhiculées par l’eau comme le choléra et la diarrhée.  (3)

Le réchauffement climatique n’impacte pas seulement la ressource en eau salubre, il favorise aussi les maladies liées à l’eau comme le paludisme ou la dengue qui voient leur zone géographique s’élargir. (3)

A l’inverse des régions subtropicales, les régions situées dans l’hémisphère nord verront leurs précipitations augmenter. Des précipitations plus importantes sont déjà observées sur le continent américain, en Europe du Nord, en Asie Centrale et en Asie du Nord.

Ces précipitations ont pour conséquence un ruissellement plus important, qui impacte à son tour les écosystèmes et génère inondations et glissements de terrain. La disponibilité de cette eau dépend de la capacité de l’homme à la retenir.

Le réchauffement augmente la contamination de l’eau douce par l’eau de mer

Sur ce dernier, les réserves d’eau douce ne sont pas isolées de l’eau de mer (porosité des roches). Par effet de vase communiquant, le prélèvement en eau douce se traduit par la contamination de l’eau douce par l’eau de mer. Le réchauffement de la planète qui se traduit par la fonte des glaces et l’élévation du niveau des mers vient renforcer ce phénomène. (1)

La moitié de la population mondiale vit à moins de 60 kilomètres des côtes et 8 des 10 plus grandes villes de la planète sont situées sur le littoral.

Le réchauffement climatique a pour conséquence la fonte des glaces sur les pôles mais aussi des glaciers. Ces derniers jouent un rôle de tampon en captant de l’eau douce qui est ensuite restituée graduellement aux écosystèmes pendant la période sèche.

Tout comme l’augmentation des précipitations dans les hautes latitudes, la disparition des glaciers entraîne une augmentation du débit des cours d’eau et nécessite des infrastructures pour capter et stocker l’eau potable, infrastructures qui ne sont actuellement pas disponibles.

Les lacs et rivières voient la température moyenne des eaux de surface et des eaux profondes augmenter. Cette augmentation modifie l’équilibre chimique et biologique de l’eau : sa qualité diminue et impacte la quantité d’eau disponible pour la consommation humaine ainsi que les écosystèmes liés.

L’augmentation des précipitations accroît l’érosion et la mobilité des polluants

Le ruissellement provoqué par les précipitations accrues dans les hautes latitudes provoque une érosion dommageable aux écosystèmes et dangereuse pour les populations humaines (glissements de terrain). Il rend aussi les polluants plus mobiles : ces derniers arrivent désormais jusqu’aux aquifères souterrains.

L’intensité des précipitations rend aussi la gestion de l’eau par l’homme plus complexe en saturant les systèmes de récupération et de traitement des eaux usées.(1)

L’accentuation ou la diminution des précipitations dans les différentes régions du globe conduit à un cercle vicieux : propagation des polluants dans un cas ou concentration dans l’autre.(1)

Les effets du dérèglement climatique ont de multiples conséquences présentes ou futures sur le traitement de l’eau domestique.  L’augmentation de la température des eaux à l’état naturel peut favoriser le développement de germes et de bactéries. En cas de contamination, le processus de désinfection actuel pourrait devenir inadapté.

Les épisodes soudains de fortes précipitations, comme nous en avons connu ces dernières années, peuvent également mettre à mal les réseaux d’assainissement et excédant leurs capacités. Des mesures temporaires peuvent être prises au niveau local si les normes de potabilité ne sont pas atteintes.

Enfin, notre accès à l’eau potable dépend de prélèvements effectués dans les nappes souterraines et les rivières. Si le niveau d’eau disponible venait à baisser dans ces milieux, la quantité d’eau potable disponible pour l’usage domestique pourrait devenir insuffisante pour couvrir les besoins de l’ensemble de la population.

De plus, le volume d’eau dépollué rejeté dans les rivières correspond à leurs capacités de dilution actuelles, des variations importantes de débit pourraient rompre cet équilibre et rendre les cours d’eau plus vulnérables aux pollutions.

 

Sources :

  • GIEC
  • Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
  • Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE)
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