Le tournage du film "Nous serons toujours là !" a commencé en septembre 2021.
Publié le 12/02/2024 Sur FR3.
Pendant trois ans, à la fin des années 70, les habitants de Plogoff dans le Finistère vont se battre contre un projet de centrale nucléaire à la pointe bretonne. Une révolte environnementale emblématique qui se retrouve au cinéma dans le film "Nous serons toujours là ! Plogoff 1980". Interview de son réalisateur.
"On est dans l’éveil environnemental. C’est une lutte de territoire qui est devenue une lutte internationale." Nicolas Guillou est le réalisateur du film "Nous serons toujours là !" Une fiction qui revient sur le combat de Plogoff, cette révolte bretonne emblématique contre le nucléaire. "C’est très actuel. On se pose encore aujourd’hui les mêmes questions."
Un projet commun avec les gens du territoire
"On a construit le projet avec les gens du territoire, explique le réalisateur. Ils ont aidé à l’écriture et à la mise en scène." 40 ans après, il est allé "frapper aux portes des habitants pour réaliser le film avec eux. On a rencontré les anciens, parfois bretonnants pour réécrire l’histoire ensemble." Nicolas Guillou tenait à rester "accroché à l'histoire".
Le tournage du film a commencé en septembre 2021. Des figurants locaux ont pu participer. "Il y a eu des moments épiques, se souvient-il. Notamment quand on les a mis en scène devant les gendarmes de l’époque. Certains ont revécu l’évènement et il a fallu les calmer ! C’était assez chaud."
Nous serons toujours là ! Plogoff 1980 Bande-annonce VF
"Les luttes d’aujourd’hui ressemblent à celle qu’il y avait il y a 44 ans. C’est un peu dommage de voir que beaucoup de problèmes ne sont pas encore réglés."
Nicolas Guillou. Réalisateur du film "Nous serons toujours là !"
Plogoff symbole de la désobéissance civile
À la fin des années 70, les habitants de Plogoff se battent et résistent contre le projet d’implanter une centrale à l'extrémité du Cap-Sizun. Une lutte qui a duré 3 ans et qui a marqué la Bretagne mais pas seulement. "Le film s’appelle "Nous sommes toujours là !" C’est un clin d’œil à la mémoire des humains et à l’engagement qu’on a, développe Nicolas Guillou. Ces luttes sont constantes."
"L’environnement n’est plus une question de territoire. Elle est globale. Elle est actuelle. Elle est intéressante pour la France mais aussi pour le monde entier", conclut-il.
Le film était projeté en avant-première à Trégueux le samedi 10 février. La sortie officielle de "Nous sommes toujours là !" sera le 27 mars prochain.
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Voir aussi : «La détestation viscérale d’une partie du monde paysan à l’égard des écologistes est entretenue par certains acteurs agro-industriels»
Il s’agit d'évaluer la mise en œuvre et l’efficacité de l'action publique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les puits de carbone, réduire l’empreinte carbone et développer l’adaptation au changement climatique du système alimentaire. Il s’agit également d’aborder les impacts socio-économiques, environnementaux et sur la santé de ces différentes politiques publiques.
L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION JOUENT UN RÔLE CENTRAL DANS L’ATTEINTE DES OBJECTIFS CLIMATIQUES DE LA FRANCE. L'ALIMENTATION REPRÉSENTE 22 % DE L'EMPREINTE CARBONE DE LA FRANCE. AU SEIN DU SYSTÈME ALIMENTAIRE, LES ÉMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE DE L’AGRICULTURE ONT PEU DIMINUÉ PAR RAPPORT AUX AUTRES SECTEURS D’ÉMISSION EN FRANCE ET À SES VOISINS EUROPÉENS. ACCÉLÉRER LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE L’ALIMENTATION ET DU SECTEUR AGRICOLE, TOUT EN SOUTENANT LES PRODUCTEURS ET INDUSTRIELS DU SECTEUR, ET EN PRÉSERVANT ET EN AMÉLIORANT L’ALIMENTATION ET LA SANTÉ DES CONSOMMATEURS, IMPLIQUE DE DÉVELOPPER UNE VISION D’ENSEMBLE CLAIRE D’UN SYSTÈME ALIMENTAIRE DÉCARBONÉ
LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PRODUCTION AGRICOLE SONT IMPORTANTS DEPUIS PLUSIEURS DÉCENNIES ET S’INTENSIFIENT. S’ADAPTER EST NÉCESSAIRE POUR PROTÉGER LES AGRICULTEURS ET ÉLEVEURS, LIMITER LES DOMMAGES ET PRÉSERVER LA STABILITÉ DE L’APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE. À L’ÉCHELLE MONDIALE, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE CONSTITUE UN FACTEUR DE RISQUE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE CROISSANT AVEC LE NIVEAU DE RÉCHAUFFEMENT
IL EXISTE DE NOMBREUSES OPTIONS D’ATTÉNUATION ET D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LE SYSTÈME ALIMENTAIRE, MAIS SA STRUCTURE ET SON FONCTIONNEMENT SONT RIGIDES, FREINENT L’ADOPTION DE NOUVELLES PRATIQUES ET VERROUILLENT LA POSSIBILITÉ DE CHANGEMENTS TRANSFORMATIONNELS. UNE RÉDUCTION AMBITIEUSE DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE ET UNE ADAPTATION PROTECTRICE NÉCESSITENT UNE PLANIFICATION ET DES INVESTISSEMENTS CONCERTÉS QUE SEUL UN CHANGEMENT PROFOND DES SYSTÈMES AGROALIMENTAIRES REND POSSIBLE.
LA TRANSFORMATION DU SYSTÈME AGROALIMENTAIRE FRANÇAIS, ESSENTIELLE POUR FAIRE FACE AUX ENJEUX CLIMATIQUES, PASSE PAR UNE MISE EN COHÉRENCE DES POLITIQUES AGRICOLES AVEC LES OBJECTIFS DES POLITIQUES CLIMATIQUES AINSI QU’AVEC LES OBJECTIFS DE NUTRITION ET DE SANTÉ DES POLITIQUES ALIMENTAIRES. ELLE S’APPUIE SUR LES OPPORTUNITÉS DE SYNERGIES LIÉES À L’AGROÉCOLOGIE, ET IMPLIQUE UNE NOUVELLE GOUVERNANCE PARTAGÉE DE CES OBJECTIFS POUR REDÉFINIR LE PARTAGE DE LA VALEUR ENTRE TOUS LES ACTEURS DU SYSTÈME.
Dans son chapitre X de "L'homme et la Terre", Élisée Reclus traite des rapports entre science et religion : "L’évolution dans laquelle l’humanité se trouve actuellement engagée a créé une opposition bien tranchée, une guerre sans merci, entre la science, c’est-à-dire la recherche objective de la vérité, et l’ensemble des sentiments, des croyances et des survivances fétichistes que l’on appelle religion."
Pour autant, si la science à ouvert la boîte de Pandore, il ne faut pas croire, dit-il, que tous les savants soient des héros.
Son analyse reste d'une étonnante actualité.
L’humanité n’a pas besoin de Souverain Pontife.
"Ainsi le soin de la santé publique n’est plus du ressort de l’Église. Le soin de la santé morale lui échappe également de plus en plus, et de toutes parts la société se révolte contre elle pour lui retirer l’enseignement, De même que le pape, après avoir brigué la domination absolue dans le monde entier, a fini par avoir pour limites de son empire les murs de son palais, de même l’Église se voit arracher successivement toutes les maîtrises qu’elle revendiquait dans la direction des intelligences et des volontés. Bouddha, Jésus, ni Mahomet ne peuvent la renseigner à cet égard : l’humanité n’a pas besoin de Souverain Pontife. Bien plus, il n’est pas une religion qui puisse satisfaire d’une manière complète le mystique entraîné par les illusions du rêve : si désireuse qu’elle soit de faire bon accueil au prosélyte, chacune d’elles est cependant encore trop précise dans ses dogmes, sa tradition, son histoire, pour ne pas gêner ceux dont la fantaisie vagabonde dans l’infini de l’espace et du temps. L’Église et les Églises ne sont que des moments dans la série de l’histoire humaine, et le sentiment poétique les déborde de toutes parts. Combien plus vaste est le chant du mystère ! L’homme n’est-il pas comme un point imperceptible dans l’immense nature ? Les "larmes des choses", suivant l’expression du poète romain, ont ému de tout temps, même avant la venue des Dieux. Dans la société future, comme dans la société présente, les amours déçues, la mort prématurée des jeunes et des bons, la lutte pour l’existence, ne sont-ce pas là des problèmes sur lesquels on rêvera longtemps avec douleur ou mélancolie et qui pénètrent l’individu de profondes émotions que nulle secousse religieuse ne pourrait dépasser ?"
La science ne cherche que le vrai, dût ce vrai apporter le désastre avec lui.
"Mais, quoique la science nous révèle un monde sans bornes de phénomènes admirables, sollicitant des transports d’émerveillement et d’enthousiasme, elle n’en procède pas moins à son œuvre avec calme et sérénité, ne cherchant que le vrai, dût ce vrai apporter le désastre avec lui. A elle d’ouvrir la boîte de Pandore, quand même l’espérance devrait également en fuir à jamais ! A cet égard, la science a ses martyrs comme la religion, mais des martyrs bien autrement désintéressés, puisqu’ils ne s’imaginent point qu’ils iront, à leur mort, s’asseoir « à la droite de Dieu », accueillis par le concert des anges. Les expériences que le médecin fait sur son propre corps en essayant l’effet des poisons ou des remèdes périlleux, la greffe et le traitement des maladies contagieuses le mènent simplement à de pénibles souffrances et à la mort sans qu’il ait d’autre satisfaction que de bien faire. Du reste, il n’y a point à l’en féliciter, car l’homme qui a le bonheur de suivre sa voie personnelle, de cheminer sur le sentier qu’il se fraie vers l’inconnu, a les joies incomparables que donnent la découverte et la contemplation de la vérité conquise."
Il ne faut pas croire que tous les savants soient des héros.
"Toutefois, il ne faut pas croire que tous les savants soient des héros, et même on doit reconnaître que la plupart portent aussi le « vieil homme » en eux. Ils courent, au point de vue moral, un danger particulier qui provient d’une trop grande spécialisation : lorsqu’ils n’ont plus que leurs études propres dans la part de l’horizon vers laquelle ils se sont tournés, ils risquent fort de perdre l’équilibre de la vie normale, de se rapetisser et de s’amoindrir dans toutes les branches qu’ils ont négligées, et l’on est très souvent étonné de constater en eux une opposition extraordinaire entre leur génie, ou du moins leur grand savoir, et de petits côtés ridicules ou mesquins. Les passions, les intérêts privés, la basse courtisanerie, les jalousies perfides se rencontrent fréquemment dans le monde des savants, au grand détriment de la science elle-même. On est également stupéfait de voir que la survivance des haines nationales s’est maintenue dans la recherche de la vérité, patrimoine commun des hommes. L’habitude est encore très fréquente de diviser le domaine de la science d’après les patries respectives. Chaque homme de science n’est qu’un représentant de l’immense humanité pensante, et, s’il lui arrive de l’oublier, il diminue d’autant la grandeur de son œuvre.
Pourtant l’on ose même émettre la prétention bizarre de rétrécir la science aux intérêts d’un parti, d’une classe, d’un souverain ! Certes, tel fameux chimiste — Thénard, dit-on — prêta largement au rire lorsqu’il présenta au roi Louis-Philippe « deux gaz qui allaient avoir l’honneur de se combiner devant lui », mais fallait-il rire ou pleurer lorsqu’on entendit un professeur éminent, ayant peut-être à se faire pardonner son nom français, revendiquer un privilège inestimable pour les savants allemands, celui d’être les gardes du corps intellectuels de l’impériale maison des Hohenzollern ?
Si tels savants se font gloire de servir le maître, il en est d’autres qui ont la prétention d’êtres maîtres eux-mêmes. Pendant un temps, sous l’influence du socialisme primitif des saint-simoniens et des comtistes, un article de foi semblait prévaloir : comme une grande usine discrètement conduite par des ingénieurs, la société devait être gérée, pour un temps du moins, par des techniciens et des artistes, c’est-à-dire précisément par les chefs des écoles nouvelles, visant, eux aussi, à l’infaillibilité. Jusqu’à maintenant, ces ambitions ne sont point encore réalisées, même au Brésil, où pourtant l’école positiviste de Comte a fait semblant de diriger la politique nationale, livrée comme ailleurs à la routine et au caprice. Il est certain que, constitués en classes et en castes, comme les mandarins chinois, les savants d’Europe les plus forts dans leurs spécialités respectives seraient aussi mauvais princes que tous autres gouvernants et se laisseraient d’autant plus facilement persuader de leur supériorité essentielle sur le commun des hommes qu’ils seraient réellement plus instruits.
Déjà, bien avant de détenir le pouvoir, nombre de savants, et surtout ceux qui occupent les positions les plus hautes, ont grand souci de l’effet produit par tel ou tel enseignement. C’est ainsi qu’au mois de septembre 1877, lors de la réunion des naturalistes à Munich, un grand combat fut suscité au sujet de la théorie d’évolution qui, sous le nom de « darwinisme », agitait alors le monde. Or, par un singulier déplacement du point de vue, la grosse question qui se débattit ne fut point celle de la vérité en elle-même, mais des conséquences sociales qui découleraient des idées nouvelles. Les préoccupations d’ordre économique et politique hantaient tous les esprits, même ceux qui eussent voulu s’y dérober. Le « progressiste » Virchov, très misonéiste malgré sa profonde science, attaqua violemment la théorie nouvelle de l’évolution organique et résuma sa pensée dans cette sentence finale qu’il croyait décisive : « Le darwinisme mène au socialisme ». De son côté, Haeckel et, avec lui, tous les disciples de Darwin présents au congrès, prétendirent que la théorie préconisée par lui portait le coup de grâce aux socialistes, et que ceux-ci, pour prolonger pendant quelque temps leurs illusions déplorables, n’avaient qu’à faire la conspiration du silence contre les ouvrages du maître[25]. Mais les années se déroulèrent. Malgré les objurgations de Virchov et de Haeckel, l’histoire continua son cours, et le socialisme fit son entrée dans le monde parallèlement au darwinisme qui pénétrait dans la science. Les deux révolutions se sont parfaitement accordées, et nombreux sont les savants qui nous ont expliqué, après coup, pourquoi il devait en être ainsi. Il ressort du moins de l’incertitude de leurs prophéties que les pédants groupés en caste intéressée ne représentent nullement la science, et que celle-ci se développe sans leur concours officiel dans les mille intelligences des hommes qui cherchent isolément, passionnés seulement pour le vrai. C’est par le renouvellement continu que se fait le progrès du savoir, et nul homme ne peut créer, nul même ne peut apprendre s’il ne cherche à s’incorporer la connaissance nouvelle en toute droiture et sincérité. C’est dans l’effort libre de chaque individu que gît tout le problème de renseignement."
https://www.arte.tv/fr/videos/110980-001-A/le-grand-entretien-avec-philippe-descola/
Élève de Lévi-Strauss, ethnologue, anthropologue, médaille d'or du CNRS et professeur au Collège de France, Philippe Descola a consacré sa vie de chercheur à tenter de comprendre la relation des êtres humains au reste du vivant. Lors de son premier terrain parmi les Achuar en Amazonie, il fait une découverte qui va révolutionner le monde des idées. La nature n'existe pas, ou du moins pas pour tout le monde. C'est un concept européen qui n'a pas plus de quatre siècles et qui a bouleversé le cours de notre histoire collective.
“Depuis plusieurs siècles en Occident, la nature se caractérise par l'absence de l'homme et l'homme, par ce qu'il a su surmonter de naturel en lui.”
La journaliste Laura Raim a rencontré Philippe Descola pour lui demander comment il avait réussi à décaler son regard, pour voir au-delà de nos évidences, au-delà de tout ce qu'on lui avait appris, jusqu’à remettre en question les enseignements de son mentor Lévi-Strauss. Dans ce film portrait, une biographie par les idées, Philippe Descola remonte le fil du temps pour mieux nous raconter la construction de sa pensée. C'est toute une vie de recherche, de rencontres et de doute qu'il accepte de partager.
Au sujet des ZAD (voir : 01.06.00)
"Je suis très attentif aux expériences qui sont menées de territoires alternatifs dans le monde et en particulier en France dans les ZAD qui sont des formes d'organisations collectives qui sont intéressantes car elles visent à échapper à la fois au train du capitalisme, c'est à dire à la production de profits et au fait de la définition de la valeur individuelle indexée sur la capacité à mobiliser des ressources matérielles, et d'autre part au fait de l'identification profonde entre les habitants des ZAD comme Notre Dame des Landes, que je connais un peu moins mal que d'autres, à s'identifier à un milieu particulier d'une façon très profonde. Un phénomène d'autant plus intéressant que la plupart des habitants de ces ZAD sont issus d'autres milieux et ne sont pas des paysans au départ. C'est une identification qui s'est développée au fil du temps et c'est un système électif, c'est une activité élective, qui n'est pas issue de très anciennes familiarités avec un certain type de bocage ou autre.
Je suis intéressé par les ZAD, par ce qui se passe chez les zapatistes &c, ce sont des lieux de vie alternatifs. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de l'humanité, ce n'est même pas la première fois dans l'histoire récente. Des communes anarchistes il y en a eu beaucoup au 19ème siècle, au 20ème siècle, des volontés de créer des zones à l'écart où on puisse librement essayer de penser des institutions qui soient différentes de celles qu'on a. Ce qui est intéressant maintenant c'est que ces territoires alternatifs fonctionnent un peu en réseau et que leurs façons de faire, de voir leur organisation collective, ont pour résultat de faire réfléchir au delà en quelque sorte des militants.
Je pense que l'acharnement de l’État contre ces territoires alternatifs montre bien qu'ils sont perçus comme une menace pour un certain statut quo. Il suffit d'entendre ce que certains hommes politiques, femmes politiques aussi d'ailleurs, continuent à dire sur les ZAD. C'est une très grande ignorance mais c'est fondé aussi sur la perception d'une menace vis ç vis des institutions au sein desquelles nous avons déployé notre vie collective depuis deux siècles.
Une étude d’une grande ampleur montre que la concentration de CO₂ dans l’atmosphère provoquée par l’humanité est inédite depuis plus de 14 millions d’années. Une évolution aux nombreuses conséquences, à court et à long terme.
Jean-Baptiste Van-Helmont (1579-1644) est né à Bruxelles, alors ville des Pays-Bas espagnols. Après des études de philosophie à l’université du duché de Brabant, il étudie l’astronomie, l’algèbre, la géométrie. Il se tourne ensuite vers la médecine. Rejetant les enseignements de Hippocrate et de Galien, il s’inspire de la médecine introduite par Paracelse (1493-1541) et les alchimistes. Celle-ci faisant intervenir des remèdes essentiellement issus du monde minéral.
Van Helmont, qui se disait "philosophe par le feu", occupe une part capitale, soulignée par Lavoisier, dans la naissance de la chimie académique. Pourtant c'est d'abord un adepte de la pensée alchimique. Ce qui lui vaudra, en 1634, d'être inquiété par l'Inquisition, très active dans cette possession espagnole.
L'alchimiste blasphémateur.
Van Helmont fait partie de ces partisans d'une "magie naturelle" qui, sans refuser l'existence de phénomènes étranges, cherche à les expliquer par des raisons "physiques" et non pas mystiques. La raison officielle de son procès pour "hérésie, blasphème, impiété et magie", est l'une de ses publications, "De magnetica", où il est fait mention d'un "magnétisme animal" qui pourrait agir à distance. Inquiétante pour l’Église était, en particulier, sa prétention de vouloir expliquer, ainsi, les guérisons miraculeuses provoquées par les reliques. Celles-ci conserveraient des traces du magnétisme animal de leur ancien propriétaire. Celui-ci serait en permanence réactivé par la foi des croyants. Avec une telle explication, Dieu et les Saints agiraient suivant les lois de la Nature et y perdraient leur pouvoir surnaturel.
La citation à paraître du tribunal de l'Inquisition était sur ce point explicite, le "De Magnetica" de Van Helmont était rempli "d'une quasi-infinité d'exemples pris au domaine même de la magie diabolique qui sont présentés comme naturels […] Il recouvre tout de ténèbres à tel point que l'on ne peut distinguer l'opération de Dieu, de la nature et du diable…"
Étant issu d'une famille de notables, Van Helmont échappera au sort de Giordano Bruno à Rome (1600) et de Lucilio Vanini à Toulouse (1619), tous deux condamnés au bucher pour hérétisme. Il ne finira pas, non plus, sa vie, comme Galilée, dans une prison ecclésiastique.
Son tempérament "hérétique" continuera à se manifester par son refus de l'orthodoxie jusque dans ses opinions chimiques. Ce sont elles qui nous ramènent, après cette digression, au sujet principal de notre récit qui est la traque de ce corps qu'un jour nous désignerons par la formule H2O.
En cette fin de 16ème siècle, l’Église a maintenu la philosophie d’Aristote comme base de son enseignement, traditionnellement désigné par le terme de scolastique. La théorie des quatre éléments en est un des éléments qui ne peut être mis en doute. Et pourtant !
Jean-Baptiste Van Helmont : il n’existe qu’un sel élément, l’Eau.
Les « Œuvres de Jean-Baptiste Van Helmont, traitant des principes de médecine et physique pour la guérison assurée des malades » sont publiées en France en 1671 sous la traduction de Jean Le Comte, docteur en médecine.
Il s’y singularise, particulièrement, par son une opposition à la théorie des quatre éléments de Platon et Aristote : "Les Anciens, dit-il, ont établi les quatre éléments pour fondement de la nature, & attribuent toutes leurs opérations aux qualités et aux complexions qui résultent de leur mélange. Comme cette doctrine a été nourrie et continuée dans les écoles de siècle en siècle, pour l’enseignement de la jeunesse au préjudice des mortels, aussi faut-il tâcher d’en réprimer l’abus afin qu’on puisse dorénavant reconnaître les erreurs qui se sont glissées par-là envers la cause des maladies."
Que faudrait-il à présent enseigner dans les « écoles » ? Que tous les corps qu’on a cru être mixte, "de quelque nature qu’ils puissent être, opaques ou transparents, solides ou liquides, semblables ou dissemblables (comme pierre, soufre, métal, miel, cire, huile, cerveau, cartilages, bois, écorce, feuilles, etc.) sont matériellement composés de l’eau simple et peuvent être totalement réduits en eau insipide sans qu’il y reste la moindre chose du monde de terrestre".
Il ne se contente pas d’affirmer, il entend le prouver ! Notons qu’il est contemporain de Galilée traditionnellement présenté comme le père de la physique expérimentale. Dans le domaine de la biologie, il pourrait lui-même revendiquer ce titre. C’est en faisant appel à l’expérience qu’il entend convaincre ses contemporains.
Ainsi nous révèle son traducteur, "il prit un grand vase de terre, auquel il mit 200 livres de terre desséchée au four qu’il humecta avec de l’eau de pluie. Puis il y planta un tronc de saule qui pesait cinq livres. Cinq années après le saule, qui avait cru en ladite terre, fut arraché et se trouva pesant de 169 livres et environ 3 onces de plus.
Le vaisseau était fort ample, enfoncé en terre, et couvert d’une lame de fer blanc étamé percé, en forme de crible, de force petits trous afin qu’il n’y ait que l’eau de pluie ou l’eau distillée seule (de laquelle la terre du vaisseau était arrosée lorsqu’il en faisait besoin) qui y puisse découler. Les feuilles ne furent point pesées parce que c’était en automne quand les feuilles tombent que l’arbre fut arraché.
Il fit derechef ressécher la terre du vase et la terre ne se trouva diminuée que d’environ deux onces qui s’étaient pu perdre en vidant ou emplissant le vaisseau. Donc il y avait 164 livres de bois, d’écorce et de racines qui étaient venues de l’eau."
Si l’excès de poids du saule ne provient pas de la terre, d’où pourrait-il provenir sinon de l’eau. En toute logique, affirme-t-il : "La terre, la fange, la boue, & tout autre corps tangible tirent leur véritable matière de l’eau et retournent en eau tant naturellement que par art".
L’intermédiaire du Gas Silvestre.
Le raisonnement semble imparable. Pourtant, si l'eau est indispensable à la croissance des plantes (qui en contiennent plus de 80% de leur poids), il faudra de longues années avant que le rôle du dioxyde de carbone, notre CO2 atmosphérique, soit reconnu comme étant leur autre aliment dans le processus de la photosynthèse.
C’est pourtant encore une observation de Van Helmont qui mettra plusieurs de ses successeurs, dont Lavoisier, sur la bonne voie. Il observe que tous les corps ne se transforment pas immédiatement en eau. L’exemple le plus remarquable est celui du charbon dont il affirme que, pendant sa combustion, il libère un "esprit sauvage nommé gas". Cet esprit constituerait d’ailleurs l’essentiel du charbon, car, dit-il "soixante deux livres de charbons consumés ne laissent guère plus d’une livre de cendres. Donc les soixante livres de surplus ne seront qu’esprit".
Ce "gas silvestre", cet esprit sauvage, Van Helmont le retrouve dans une multitude d’observations. Il se dégage dans les fermentations du vin, de l’hydromel, du pain qui lève. Il s’échappe de la poudre à canon qui s’enflamme. Ce "gas" fait par ailleurs une entrée peu chaleureuse dans l’univers chimique. C’est à lui que Van Helmont attribue, avec justesse, les effets funestes de la grotte du chien dans la région de Naples, les suffocations des ouvriers dans les mines ou des vignerons dans les celliers où le vin fermente.
Du « gas » de Van Helmont au « gaz » de Lavoisier, toute une histoire.
Lavoisier a noté l’intérêt des œuvres de Van-Helmont. Il relève que le mot "gas" vient du mot hollandais ghoast que le français pourrait traduire par « esprit ». Il ajoute que les Anglais "expriment la même idée par le mot ghost et les Allemands par le mot geist". Quant à lui, dans le premier chapitre de son Traité élémentaire de chimie publié en 1789 il en fait l’un des trois états de la matière : "presque tous les corps de la Nature sont susceptibles d’exister sous trois états différents ; dans l’état de solidité, dans l’état de liquidité et dans l’état aériforme […] Je désignerai dorénavant ces fluides aériformes sous le nom générique de gaz". Solide, liquide, gaz, tel sont donc les trois états de la matière reconnus depuis Lavoisier. Quels corps, mieux que l’eau, peut en être l’exemple le plus représentatif.
Pour ce qui est de la théorie de Van Helmont, elle n’aura pas de succès. Celle des quatre éléments est bien ancrée. Parmi ceux-ci, l’eau aura la vie la plus longue. Si nous savons aujourd’hui qu’elle résulte de la composition de deux corps, l’hydrogène et l’oxygène, il faudra encore plusieurs écueils à franchir avant de découvrir l’existence de ces deux corps. Ce sera le résultat d'une "course aux airs" que se livreront les chimistes des siècles suivants.
Si on ne peut citer une date pour les débuts de l'alchimie, on peut citer un lieu : Alexandrie. La ville grecque d’Égypte, créée en –331 par Alexandre le Grand, occupée par les romains avant d'être conquise par les Arabes, est un creuset où fusionnent les traditions issues de l’Égypte, de la Mésopotamie, de l'Assyrie, de la Perse, de la Grèce, voire même de l'Inde et de la Chine.Une tradition largement répandue indique que le nom même de l'alchimie serait d'origine égyptienne. Le mot kemi (terre noire) aurait donné le nom de kemet par lequel les Égyptiens désignaient leur pays. Transmise par les Arabes, la science de la "Terre Noire" serait devenue al-kemi.
Le creuset d'Alexandrie.
Alexandrie est restée célèbre pour sa bibliothèque. Il se raconte que son premier bâtisseur, Ptolémée 1er (-367 ; -283), général d'Alexandre devenu pharaon d'Égypte, et ses successeurs, faisaient venir, de l'ensemble du monde connu par eux, tous les livres que les marins pouvaient leur apporter afin de les traduire en langue grecque. Au besoin, il se dit aussi qu'ils "empruntaient" pour les recopier tous ceux qu'ils trouvaient sur leurs bateaux. La bibliothèque aurait contenu jusqu'à 700.000 volumes au temps de la conquête de la ville par César. Sa destruction ultérieure laisse le champ libre à de multiples hypothèses. Le conflit entre César et Pompée, des troubles internes à la cité lors de conflits religieux, la conquête de la ville par les Arabes au milieu du septième siècle et son possible incendie… tous ces événements se partageraient la culpabilité de l'avoir réduite au rang de mythe.
Principaux accusés de cette destruction, ce sont pourtant les lettrés de langue arabe tel le Perse Avicenne (Ibn Sina ; 980-1037) ou l'Andalou Averroes (Ibn Rushd ; 1126-1198) , qui, en traduisant dans leur langue les textes rescapés, feront connaître ce qui avait pu être sauvé de l'héritage égyptien et grec. En particulier nombre de recettes artisanales, de modèles de la matière, de symboles astrologiques, de textes ésotériques ou religieux... qui alimenteront ce qui deviendra l'alchimie. Ce n'est donc pas un hasard si c'est à l'arabe "al kemi" ou encore "al kimiya" qu'est attribuée l'origine du terme alchimie. En Europe, il apparaît dans le latin médiéval sous la forme alchimia ou chimia.
Chimie et alchimie, écrites encore Chymie et alchymie, seront longtemps synonymes. Les "chymistes" médiévaux n'utilisaient d'ailleurs pas couramment le terme et se décrivaient plutôt comme philosophes ou physiciens. Ce sont leurs successeurs du 18ème siècle qui, se déclarant seuls chimistes authentiques, choisiront de faire la promotion de leur discipline en faisant du mot alchimie le symbole de la confusion qu'ils attribueront, souvent injustement, à leurs prédécesseurs. En effet, transformer le plomb en or : telle est l’image qui, encore à notre époque, est associée aux alchimistes et marque la frontière entre alchimistes et chimistes. Si elle rejette les premiers dans les ténèbres de la magie, force est, pourtant, de reconnaître que leur héritage est loin d’être négligeable.
Outre son nom, l'origine arabe de l'alchimie se manifeste encore dans notre vocabulaire contemporain par quelques mots rescapés : alcool, élixir, alcalin, soude, ammoniaque, nitre, natron… et surtout le nom d'un instrument majeur : l'alambic. Car c'est d'abord un laboratoire que nous livre l'alchimie. L’alambic qui permet les distillations y occupe la première place.
Le fourneau qui équipe la laboratoire de Lavoisier (1789), à droite,
n'est pas très différent de celui de l'alchimiste Glauber (1659), à gauche.
Les eaux, liqueurs, huiles, flegmes… le principal héritage de l’alchimie.
La recherche illusoire de la transmutation du plomb en or a certes discrédité les alchimistes qui s'y livraient, mais n'y aurait-il pas une certaine ingratitude à renier ces prédécesseurs qui ont transmis à leurs héritiers le mode préparatoire de la préparation d'une multitude de corps utiles, en particulier, sous forme d’esprits, d’eaux et d’huiles. Et d’abord nombre d'acides essentiels pour la "dissolution" des corps et l'obtention de sels propres à de multiples usages. Ainsi leur devons nous l'acide chlorhydrique (esprit de sel), l’acide sulfurique (huile de vitriol), l'acide nitrique (eau forte). Le mélange de ces deux derniers donnant "l'eau régale" capable de dissoudre l'or.
Les symboles, l’autre héritage.
Noter aussi que si la chimie est l’univers des « formules » nous le devons à l’alchimie dont les symboles ont traversé les siècles. Elle les a reçus d'antiques traditions issues de la Mésopotamie, de l'Assyrie, de la Perse, de l’Égypte et même la Chine ou l'Inde.
Notons d’abord sa représentation des quatre éléments par une série de triangles : le Feu et l’Air (pointe vers le haut) , l’Eau et la Terre pointe vers le bas .
Nous pouvons y ajouter les trois principes métalliques supposés être les composants nécessaires à la pierre philosophale : le soufre , le mercure , le sel , ainsi que les métaux eux-mêmes, représentés par les signes représentant les Planètes.
Il est certain que l'un des objectifs de ce symbolisme était de rebuter le profane. Glauber, proposant de donner la recette de "La teinture de l'or ou véritable or potable" l'annonce d'emblée :
"je ne veux pas jeter les perles devant les pourceaux, j'en veux seulement montrer le chemin aux étudieux, et qui cherchent le travail de Dieu et Nature ; et sans doute ils entendront mes écrits, mais non point un ignorant et qui n'est point expert" (Glauber Jean-Rudolphe, La teinture de l'or ou véritable or potable, Paris 1659)
Ces symboles seront conservés par les chimistes jusqu'à la fin du 18ème siècle. On les trouve même encore représentés dans la "Méthode de Nomenclature Chimique", nouvelle bible de la chimie moderne, publiée en 1787 par Guyton de Morveau, Lavoisier, Berthollet et Fourcroy.
Méthode de nomenclature chimique ( Extraits, 1787)
La représentation des corps chimiques sous forme de symboles, est donc bien l'un des acquis de l'alchimie, même si nous sommes encore bien loin des formules introduites par le Suédois Jöns Jacob Berzelius au début du 19ème siècle.
La théorie des quatre éléments d'Aristote aurait-elle eu la même postérité si, avec Hippocrate (IVème siècle avant notre ère) et Galien (IIème siècle) elle n'avait eu son équivalent dans la médecine. Hippocrate est contemporain de Platon dont la théorie des quatre éléments a été plus tard reprise, modifiée et complétée par Aristote. Avec Hippocrate l’élément « eau » prend un relief particulier. On a essentiellement retenu de lui sa théorie des quatre "humeurs". Humeurs, au sens primitif de liquides, qui sont supposées circuler dans l'organisme humain. Chacune se verra attribuer les qualités de l'un des éléments d'Aristote :
la bile jaune, chaude et sèche comme le feu.
la bile noire (encore appelée mélancolie ou atrabile), froide et sèche comme la terre.
le flegme (pituite ou lymphe), froid et humide comme l'eau.
le sang chaud et humide comme l'air.
Leur équilibre est la condition d'une bonne santé. L'excès de l'une d'entre elles induit quatre "tempéraments" : colérique (bile jaune), mélancolique (bile noire), flegmatique (flegme) ou sanguin (sang). Des remèdes découlent du modèle. Au "sanguin" on déconseillera la chaleur du vin, surtout pendant l'été, saison pendant laquelle domine le caractère cholérique de la bile jaune. Au mélancolique froid et sec, de caractère terrestre, on conseillera des aliments chauds et humides, de caractère aérien, dont le choix dépendra de l'inspiration et de la notoriété du prescripteur. En effet, les plantes, elles-mêmes n'échappent pas aux quatre éléments. L'orge, humide et froide, est la base de nombreux régimes alimentaires. Dans les épices le feu dominera, l'oignon aura le caractère aérien, chaud et humide, le melon tiendra de l'eau, la betterave de la terre...Se diffuse ainsi une diététique des quatre éléments, ignorant glucides, lipides, protides et vitamines mais dont le principe, "l'aliment est le premier des médicaments", retrouve une certaine vigueur aujourd'hui.
Si un bon régime alimentaire est la base d'une bonne santé, celui-ci n'exclut pas la maladie. Celle-ci étant supposée résulter d'un déséquilibre des humeurs il importait de le rétablir. La méthode la plus simple consistant à évacuer les humeurs excédentaires. Purger par le haut et par le bas. Pratiquer des saignées. Le remède étant, hélas, souvent pire que le mal. La doctrine et ses méthodes se sont pourtant imposées des siècles durant. Elle s'est diffusée largement à partir du deuxième siècle par l'intermédiaire de Galien, né à Pergame, ville d'Asie Mineure et haut lieu de la médecine non seulement à cause de sa bibliothèque, riche en particulier des écrits hippocratiques, mais aussi de son temple consacré au dieu de la médecine Asclépios (Esculape). En Occident elles se diffusent en traduction latine. En Orient, à Alexandrie, Pergame, Constantinople, elles ont continué a être lues en grec avant d'être traduites en syriaque et en arabe. Ce sont par ces traductions qu'elles nous reviennent, en particulier par le creuset du monde Andalous. Deux noms méritent d'être associés à la diffusion de la pensée hippocratique : Avicenne (Ibn Sina) et Averroes (Ibn Rochd).
La doctrine a perdu sa valeur médicale. Elle a cependant laissé des traces. Dans notre vocabulaire contemporain, le mot "tempérament" désigne une tendance psychologique. Le mot "humeur", ne désigne plus un liquide mais l'état psychique du moment. Se "faire une bile noire", avoir un comportement "flegmatique", ou encore se sentir "mélancolique", sont un héritage de l'ancienne doctrine.
Dürer. La Mélancolie. 1514.
Un condensé de symbolisme pythagoricien, platonicien, hippocratique, alchimique…