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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 08:47

Qui n’a pas entendu parler de la pollution des eaux bretonnes par les nitrates et les pesticides. Qui ne sait, à présent, que le problème est général sur l’ensemble du territoire français où plus des 3/4 des ressources sont contaminées à des degrés divers. Pourtant c’est à des milliers de kilomètres de l’hexagone qu’il faut aller chercher les exemples les plus dramatiques de territoires contaminés : dans les paradis ensoleillés de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane ou de la Réunion.

 

 

Une cargaison de patates douces a alerté la métropole en Octobre 2002. A cette date les fonctionnaires de la Direction Générale de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont arrêté, sur le port de Dunkerque, une tonne et demie de patates douces en provenance de la Martinique et contenant des quantités importantes de Chlordécone. Cet insecticide extrêmement toxique utilisé sur les exploitations de bananes est pourtant interdit depuis 1993. Le fait que les habitants de la Martinique aient consommé ces tubercules depuis de nombreuses années n’avait alerté personne mais qu’ils arrivent sur le marché de Rungis et voilà le scandale dévoilé !

 

Pourtant l’information sur cette pollution était connue depuis bien des années. L’année précédente, un rapport particulièrement documenté sur la pollution de l’eau et des sols en Guadeloupe aurait mérité, lui aussi, une mobilisation médiatique.

 

Etant en 2003 membre du Comité National de l’eau, j’ai eu connaissance de ce rapport resté ignoré. J’en ai immédiatement informé mes amis en Guadeloupe, dont Harry Durimel avocat et les associations de protection de l’environnement locales. Lors d’un voyage en Guadeloupe en 2005 ces associations m’ont invité à tenir des conférences d’information. Interrogé par la presse et la télévision j’ai pu constater l’ignorance de la population et des médias sur le sujet.

 

Pour voir la suite : http://seaus.free.fr/spip.php?article11

 

Voir encore : Guadeloupe, le scandale du Chlordécone. Une alerte venue de Bretagne.

 

Harry Durimel

C’est d’abord en tant que citoyen écologiste que ce combat a débuté, puis c’est devenu une affaire en justice. Dans un premier temps, j’ai été alerté par Gérard Borvon (militant écologiste, président de l’association S-Eau-S en Bretagne – NDLR), à qui je rends systématiquement hommage, car il a fait savoir aux Guadeloupéens qu’ils étaient empoisonnés.

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23 mars 2023 4 23 /03 /mars /2023 22:00

 

L'explorateur polaire Paul-Emile Victor fut un des pionniers de la protection de l'environnement. Avec Haroun Tazieff et le commandant Cousteau notamment, il créa en 1974 le "Groupe Paul-Emile Victor pour la défense de l'homme et de son environnement", dont les travaux initièrent la notion de développement durable. L’année suivante, il lança la campagne "S-eau-S" pour alerter sur la précarité des ressources en eau douce et préparer, comme ici en octobre 1975 à Metz, les écologistes de demain.

 

voir : https://www.republicain-lorrain.fr/societe/2020/06/05/photos-le-s-eau-s-de-l-explorateur-paul-emile-victor-en-1975-a-metz

 

 

25 ans plus tard en Bretagne : "S-eau-S, l'eau en danger"

 

La Bretagne est malade, et, comme de nombreux indices le laissent à penser, le mal est contagieux. Avec 50% des captages dépassant les 50mg de nitrates par litre d’eau et le retour des algues vertes sur les plages chaque été, la cote d’alerte est largement dépassée.

 

Le "modèle" agricole breton se lit d’abord dans les statistiques. La Bretagne produit, aujourd’hui, sur 6% de la surface agricole française, 20% de sa production laitière, 40% de sa production de volaille, 60% de sa production porcine. Une telle explosion ne pouvait se produire sans de profonds bouleversements.

Gérard Borvon, l’auteur du livre, alerte l’opinion publique pour que l’expérience bretonne soit utile à tous ceux qui sont menacés par le même problème. Pour aider aussi à résister à l’emprise des différents lobbies qui imposent leur stratégie de monopole et d’argent.

Dans le même temps, cet ouvrage aide à la prise de conscience d’un problème qui affecte l’ensemble de l’humanité. En effet, selon les experts réunis à l’initiative de l’ONU en février 1999 à Genève, les deux tiers de la planète pourraient rencontrer des problèmes d’approvisionnement et près d’un milliard de personnes pourraient être concernées par une crise majeure de l’eau à l’horizon 2025.

http://histoires-de-sciences.over-blog.fr/2019/10/s-eau-s.l-eau-en-danger.html

 

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23 mars 2023 4 23 /03 /mars /2023 19:04

Un superbe reportage sur FR3 Bourgogne-Franche-Comté

C’est un grand monsieur qui s’en va. Un puits de science qui transmettait avec une infinie douceur et patience son expérience. Claude Lorius avait fait ses études à l’Université de Besançon. Une petite annonce en 1955 sur le mur de la faculté et le voilà parti vers le grand blanc, le grand froid. On recherche des jeunes gens en bonne santé et ne craignant pas la solitude. Claude Lorius réalise son premier hivernage en Terre Adélie en 1957 sur la base scientifique Charcot. Le jeune Comtois qui aime le foot y séjourne un an.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/deces-de-claude-lorius-le-glaciologue-francais-avait-ete-l-un-des-premiers-a-demontrer-l-existence-du-rechauffement-climatique-2738402.html

voir aussi :

Claude Lorius. Un pionnier de l'étude du climat.

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 12:30

 

Faisant le constat de l’inaction des gouvernements face à l’urgence écologique et climatique, plus de 1000 scientifiques de toutes disciplines, parmi lesquels une trentaine de médaillé·e·s du CNRS ou de l’Académie d’agriculture et plus de cent (ancien·ne·s) directrices ou directeurs d’unité, appellent dans Le Monde les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives. Ils exhortent les responsables politiques à changer radicalement notre modèle économique et productif et à prendre au sérieux les propositions de la Convention citoyenne sur le climat.

Cet appel s’inspire de tribunes similaires dans The Guardian et Le Temps. Avec plus de 2000 signataires, il a donné lieu à la création du collectif Scientifiques en rébellion.

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 14:37

Le carbone est l'incarnation du mal dans notre société moderne polluée. Pourtant, il est à l'origine de la vie et donne encore lieu à de nouvelles découvertes. Décarboner le monde, oui ! Mais à condition de ne pas oublier les facettes positives de cet élément chimique irremplaçable.

voir la vidéo.

Voir aussi :

Dérèglement climatique, fonte des glaces, cyclones, sécheresses…coupable : le dioxyde de carbone.

Pourtant sans ce gaz il n’y aurait aucune trace de vie sur Terre.

Histoire du carbone et du CO2. De l'origine de la vie au dérèglement climatique.

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 11:17

Gérard Borvon

 

Août 2017, sur le sable de la plage de la baie des trépassés un "mandala" géant. Il a été réalisé à l'initiative de l'association "Plogoff, mémoire d'une lutte" qui, chaque année, organise une marche dans la pointe du Raz en souvenir de l'abandon du projet de centrale nucléaire à Plogoff. Cette année, la cinéaste Dominique Agniel est en cours de tournage de son film "Plogoff mon amour, mémoire d'une lutte". Elle est à l'origine de ce projet  de mandala, réalisé sous la direction de Émilie Vincent. Ses images ponctueront son film.

 

A y regarder de plus près, un message écologique est inscrit dans le sable.

Plogoff, mémoire d'une lutte.
Les quatre éléments dans le mandala de Émilie Vincent dans la baie des trépassés.

 

En opposition aux centrales nucléaires, le feu, l'air, l'eau, la terre, les quatre éléments de Empédocle, Platon, Aristote, sont mis à contribution. Chacun est associé à une énergie alternative.

 

 

- Le feu symbolise l'énergie du soleil qui trône au centre de la composition.

 

 

- L'air nous rappelle le vent qui souffle dans les éoliennes dont les premières, en Bretagne, ont été installées dans le Cap Sizun à proximité de Plogoff.

 

 

- L'eau, c'est l'énergie des fleuves mais aussi des courants marins si actifs dans la mer d'Iroise.

 

 

- La terre fournit la biomasse qui, bien exploitée, peut apporter un complément d'énergie.

 

Une renaissance des quatre éléments ?

 

A la fin du 18ème siècle le chimiste Lavoisier et ses collaborateurs ont signé l'acte de mort des quatre éléments en tant que théorie scientifique. Aucun d'entre eux ne résiste :

 

- Le feu n'est plus la substance matérielle que ses prédécesseurs immédiats ont cru pouvoir caractériser sous le nom de "phlogistique". Les combustions s'expliquent par  des réactions entre éléments chimiques.

 

- L'air est en réalité un mélange de gaz dont les principaux sont l'azote et l'oxygène.

 

- L'eau peut se décomposer en oxygène et hydrogène.

 

- La terre a depuis longtemps perdu , avec l'alchimie, son statut d'élément.

 

Du point de vue scientifique l'affaire est entendue : oublions les quatre éléments.

 

Et voilà qu'un scientifique et philosophe, Gaston Bachelard (1884-1962), les fait renaître sous une forme poétique dans "La psychanalyse du feu", "L’eau et les rêves", "L’air et les songes", "La terre et les rêveries de la volonté". La psychanalyse se définit comme une exploration de l'inconscient, les quatre éléments y seraient-ils durablement inscrits ?

 

Leur retour avec l'écologie ?

 

L'écologie ne rejette pas les enseignements de Lavoisier qui a exclu les quatre éléments de la réflexion scientifique. Elle est une des filles des sciences. Ce sont les scientifiques aujourd'hui regroupés dans le GIEC qui nous alertent, chiffres à l'appui, sur la catastrophe climatique qui s'annonce. D'autres scientifiques font le bilan de la perte de biodiversité qui menace allant même jusqu'à évoquer une sixième extinction en cours. Ce sont des agronomes qui  dénoncent les dégâts de l'agriculture productiviste et proposent d'autres alternatives. L'écologie militante se nourrit de leurs recherches.

 

Pourtant les connaissances scientifiques ne s'opposent pas à la rêverie poétique. Il est remarquable que c'est encore souvent autour des quatre éléments que s'organise la réflexion des écologistes dans le débat public.

 

Le feu, c'est l'énergie. L'économiser, des énergies renouvelables non polluantes pour remplacer les énergies d'origine fossile ou nucléaire. Tel est le débat.

 

L'air ? On commence à peine à mesurer les effets de la pollution de l'air sur la santé (50.000 décès prématurés par an en France). Quant à l'augmentation des gaz à effet de serre et leur action sur le climat, tout a été dit.

 

L'eau. Sa pollution est dénoncée mais aussi son partage inégal sur la planète sans parler des sécheresses qui gagnent ici et des inondations ailleurs.

 

La terre. Celle qui nous nourrit. On semble seulement découvrir  qu'elle est le résultat d'un long processus biologique que la chimie et la mécanique s'emploient à détruire.

 

 

Ainsi les quatre éléments de Empédocle, Platon, Aristote, trouvent une nouvelle jeunesse au service de la qualité de la vie sur notre Planète.

 

 

 

 

La mer a emporté vers d'autres horizons le message des quatre éléments tracé dans le sable de la Baie des Trépassés. La force poétique du feu, de l'air, de l'eau, de la terre, qui a traversé les millénaires, habite encore, et peut-être pour longtemps,  nos inconscients.

 

 

à écouter : Stivell, Beg ar van.

 

 

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17 janvier 2023 2 17 /01 /janvier /2023 10:17

Par Gérard Borvon

 

L'accord sur les unités électriques fut négocié lors du premier Congrès international d'électricité de 1881, à Paris. Ce fut un véritable évènement dans le monde scientifique et technique. On trouvera ci-dessous trois documents sur ce Congrès : tout d'abord la présentation des résultats du Congrès dans la grande revue de vulgarisation scientifique de l'époque, La Nature, puis le récit très personnel de la négociation par le chef de la délégation française au Congrès, Eleuthère Mascart, et enfin le discours de clôture du Congrès par son président, le chimiste français Jean-Baptiste Dumas, qui se termine par une prédiction que l'avenir ne démentira pas :

 

"Cet effort restera comme une date mémorable dans l'histoire ; au milieu du mouvement de la politique et des agitations de l'esprit humain, il deviendra l'expression caractéristique de notre époque. Le dix-neuvième siècle sera le siècle de l'électricité !"

 

 

Voir la suite sur le site Ampère/CNRS

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7 décembre 2022 3 07 /12 /décembre /2022 09:19

 

 

 

La presqu'île du bout du monde.

 

 

Au bout du monde il y a la Bretagne et le Finistère. Là, entre Pointe du Raz et Pointe Saint-Mathieu se niche la presqu'île de Crozon qui n'a rien à envier à ses deux voisines en matière de falaises et de courants violents. Trois pointes la couronnent. Au nord, la Pointe des Espagnols qui ferme la rade de Brest. Au sud, le Cap de la Chèvre à l'extrémité de la baie de Douarnenez. Au centre s’avance la pointe de Pen-Hir. Ses soixante trois mètres au dessus des vagues offrent le plus beau des coups d’œil sur les « Tas de Pois » et la mer d'Iroise.

 

L'Iroise. Son nom, hérité des parlers celtiques, reste un mystère. Entre Atlantique et Manche, entre Sein et Ouessant elle dresse ses écueils et fait naître, dans le Raz de Sein, le Chenal du Four ou le Passage du Fromveur, des courants dont la vigueur fait le bonheur où l'enfer des celles et ceux qui osent s'y affronter. Dauphins et phoques y ont trouvé refuge. Bars, lieus, dorades, y attirent le pêcheur audacieux. Du Fou de Bassan à la mouette tridactyle, de nombreuses familles de migrateurs nichent ou font halte dans ses falaises. Cette richesse biologique a valu aux archipels de Molène et de Ouessant le statut de « réserve de biosphère » de la part de l’Unesco. La France de son côté y a créé son premier « parc naturel marin ».

 

Ici le vieux massif armoricain a livré ses derniers combats. Ses rivages déchiquetés témoignent de la lutte permanente que se livrent la terre et la mer. Dans ses falaises se lit une histoire qui s'étale sur cinq cent millions d'années. Les schistes, les grès, les quartzites, les coulées volcaniques, les dépôts sédimentaires riches en fossiles, y alternent. Au raz des flots s'ouvrent de multiples grottes marines qui offrent parfois aux visiteurs, au milieu du scintillement des quartz, la couleur éclatante des filons d'améthystes. Pour le bonheur des géologues, vingt sept sites de la presqu'île ont été déclarés « réserve géologique ».

 

Sur ces rives se sont arrêtés la longue suite des peuples qui ont suivi la course du soleil. Sur la lande de Lagatjar, trois alignements de menhirs ont, comme à Carnac, inscrit sur la Terre la course des astres. Les peuples du néolithique qui, il y a 5000 ans les ont dressés, ont laissé dans les sols ces pierres polies, haches ou herminettes, leurs outils d'agriculteurs. Au siècle dernier, pour celui qui les trouvait dans ses labours, c'étaient des « pierres de foudre » aux vertus protectrices. Les marais et zones humides y livrent parfois les magnifiques épées des populations du bronze qui leur ont succédé. A leur suite, celtes, romains, bretons venus de la grande île, vikings, y ont laissé, leur signature.

 

Une mer poissonneuse, une terre enrichie par les goémons arrachés aux rives : cet asile a été convoité. Les peuples insulaires le savent, c'est de la mer que vient le danger. La presqu'île, lieu stratégique entre la rade de Brest et la baie de Douarnenez a vu croiser bien des flottes dans ses parages. La Pointe des Espagnols a conservé le souvenir des 400 hommes du capitaine Don Thomas Praxède venus en octobre 1594 soutenir le camp de la Ligue à la demande du roi Philippe II d'Espagne. Quand Richelieu puis Colbert ont fait de Brest le siège de la première flotte de guerre royale, c'est l'adversaire anglais qui a cherché à occuper la presqu'île. Vauban qui l’a ceinturée de redoutes et de forts a lui même organisé, en juin 1694, la résistance à une tentative anglaise de débarquement, à Camaret, à partir de la tour qu’il a fait construire et qui fait aujourd’hui partie du patrimoine de la ville. Au cours des siècles suivants, les ouvrages militaires se sont multipliés. Le long des sentiers côtiers, ils s'offrent aujourd'hui à la visite des randonneurs.

 

Les guerres du vingtième siècle ont renforcé le caractère militaire de la rade de Brest. La militarisation de la presqu'île a suivi. Une base aéronavale et l’École Navale à Lanvéoc-Poulmic, un centre d’entraînement des nageurs de combat à Quélern, une caserne de gendarmes maritimes à Crozon… L’occupation progressive s’est faite dans une quasi indifférence de la population jusqu'à cette année 1965 et le projet de trop.

 

Voir :

10 ans avant Plogoff. Au cœur de la cible nucléaire. La presqu’île de Crozon entre en résistance.

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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 08:36

 

Risque de guerre nucléaire : faut-il en parler ou pas ?

 

Tel est le titre d'un article du journal Le Télégramme du samedi 15/10/2022 qui mérite la lecture. Il se veut réponse à la déclaration de E.Macron "moins on en parle et moins on agite la menace et plus on est crédible".

 

A l'évidence la non-réponse de E.Macron illustre la mise à mal du dogme français de la dissuasion : les arsenaux nucléaires des USA, de la France, de l'Angleterre, présents en Europe, n'ont pas dissuadé Poutine d'agresser l'Ukraine. Et ceci en menaçant les dites puissances nucléaires d'utiliser son propre arsenal nucléaire si celles-ci continuaient à armer l'Ukraine.

 

La réponse des dites puissances : nous ne répondrons pas par une frappe nucléaire mais par l'usage massif de nos armes "classiques" contre la Russie. Armes classiques ? Le bombardement d'une centrale nucléaire, "classique" ? A l'évidence quelle que soit la réponse l'escalade risque de mener au pire.

 

Alors, l'arme nucléaire, il est temps d'en parler.

 

Voir : De la Bretagne à la Polynésie. Refuser l'arme nucléaire.

 

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 11:44

 

Alors que nous luttions contre le projet de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, dans la pointe du Raz, certains de ses partisans nous interpellaient : « vous luttez contre une pacifique centrale électrique, mais vous oubliez que vous avez à votre porte, à L’Île Longue, une base de sous-marins nucléaires dont les missiles sont destinés à faire des millions de morts » .

 

Erreur, nous n’avions pas oublié !

 

 

 

 

 

 

A peine un mois après l’élection de François Mitterrand en mai 1981, qui annonçait l’arrêt du projet de Plogoff, nous étions nombreux à manifester dans la presqu’île de Crozon pour rappeler que le nucléaire c’est aussi, et d’abord, la bombe nucléaire. Nous n’avions pas attendu que le président Macron vienne au Creuzot déclarer que « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil », nous le savions déjà pour bien connaître l’histoire du nucléaire en France dont le premier des objectifs avait été l’arme nucléaire. La version civile ne nous avait pas encore donné la preuve de sa dangerosité avec Tchernobyl et Fukushima par contre le militaire n’avait rien à prouver depuis Hiroshima et Nagasaki. Le message que nous voulions alors adresser à nos concitoyens a pris une inquiétante actualité avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

 

A partir de ce mois de Juin 1981, les occasions n’ont pas manqué de nous voir, à nouveau, manifester dans la presqu’île de Crozon : crise des euromissiles dans les années 80, reprises des essais nucléaires en Polynésie en 1995, essais de nouveaux missiles français au sud de la Bretagne, commémoration annuelle, au sommet du Menez Hom, des bombardements de Hiroshima et Nagasaki… A chacune de ces occasions revenait le souvenir de la résistance des habitants de la presqu’île quand, en l’année 1965, leur avait été faite l’annonce de la construction d’une base de sous-marins nucléaires à l’Île Longue. Dans un monde de plus en plus instable, il nous semble nécessaire de rappeler toutes ces actions qui contredisent le prétendu consensus de la population française en faveur de la force de frappe.

 

Sans même avoir été utilisée, l’arme nucléaire française a déjà fait bien des victimes. Nous voulons faire entendre le témoignage des civils et militaires exposés, en connaissance de cause, aux retombées radioactives et aux rayonnements nucléaires. Ils nous parlent du Sahara, de la Polynésie et même de l’Île Longue.

 

Comment également ne pas voir le monde qui s’annonce. La pollution généralisée de l’air, des terres et des océans, la disparition accélérée des espèces animales et végétales, la crise climatique dont les conséquences extrêmes sont de plus en plus visibles. Et à nouveau le spectacle de guerres dont les populations civiles sont les premières victimes. Nous ne pouvons pas laisser en prime à nos descendants la menace permanente de l’anéantissement par l’apocalypse nucléaire.

 

Une lueur d’espoir cependant : Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui a été adopté à l’ONU par 122 pays et est entré en vigueur le 22 janvier 2021. La fin de l’histoire n’est pas écrite. Nous pouvons agir pour que la France, donnant le signal de la mobilisation pour un monde plus apaisé, renonce à son armement nucléaire.

 
Table des matières.

 

Préface

 

11. La presqu-île du bout du monde. (voir)

 

15. La presqu-île entre en résistance. (voir)

 

37. 27 juin 1981. 1500 manifestants à Crozon. (voir)

 

43. La Bretagne au cœur de la cible nucléaire.(voir)

 

53. Ne pas protéger la population. Le choix des stratèges de la dissuasion.(voir)

 

69. Du Larzac à l’Île-Longue. Résister à la menace des Pershing et des SS20.(voir)

 

81. Stop Essais !(voir)

 

87. Du Sahara à la Polynésie. Les irradiés des essais nucléaires. (voir).

 

95. Omerta sur les irradiés de Mangareva.(voir)

 

107. Les irradiés de l’Île-Longue.(voir)

 

113. Ils veillent sur la rade.(voir)

 

117. Pour l’interdiction mondiale des armes nucléaires, la France doit renoncer à sa force de frappe nucléaire. (voir)

 

Pour feuilleter les premières pages voir

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