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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 08:36

 

Risque de guerre nucléaire : faut-il en parler ou pas ?

 

Tel est le titre d'un article du journal Le Télégramme du samedi 15/10/2022 qui mérite la lecture. Il se veut réponse à la déclaration de E.Macron "moins on en parle et moins on agite la menace et plus on est crédible".

 

A l'évidence la non-réponse de E.Macron illustre la mise à mal du dogme français de la dissuasion : les arsenaux nucléaires des USA, de la France, de l'Angleterre, présents en Europe, n'ont pas dissuadé Poutine d'agresser l'Ukraine. Et ceci en menaçant les dites puissances nucléaires d'utiliser son propre arsenal nucléaire si celles-ci continuaient à armer l'Ukraine.

 

La réponse des dites puissances : nous ne répondrons pas par une frappe nucléaire mais par l'usage massif de nos armes "classiques" contre la Russie. Armes classiques ? Le bombardement d'une centrale nucléaire, "classique" ? A l'évidence quelle que soit la réponse l'escalade risque de mener au pire.

 

Alors, l'arme nucléaire, il est temps d'en parler.

 

Voir : De la Bretagne à la Polynésie. Refuser l'arme nucléaire.

 

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 11:44

 

Alors que nous luttions contre le projet de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, dans la pointe du Raz, certains de ses partisans nous interpellaient : « vous luttez contre une pacifique centrale électrique, mais vous oubliez que vous avez à votre porte, à L’Île Longue, une base de sous-marins nucléaires dont les missiles sont destinés à faire des millions de morts » .

 

Erreur, nous n’avions pas oublié !

 

 

 

 

 

 

A peine un mois après l’élection de François Mitterrand en mai 1981, qui annonçait l’arrêt du projet de Plogoff, nous étions nombreux à manifester dans la presqu’île de Crozon pour rappeler que le nucléaire c’est aussi, et d’abord, la bombe nucléaire. Nous n’avions pas attendu que le président Macron vienne au Creuzot déclarer que « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil », nous le savions déjà pour bien connaître l’histoire du nucléaire en France dont le premier des objectifs avait été l’arme nucléaire. La version civile ne nous avait pas encore donné la preuve de sa dangerosité avec Tchernobyl et Fukushima par contre le militaire n’avait rien à prouver depuis Hiroshima et Nagasaki. Le message que nous voulions alors adresser à nos concitoyens a pris une inquiétante actualité avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

 

A partir de ce mois de Juin 1981, les occasions n’ont pas manqué de nous voir, à nouveau, manifester dans la presqu’île de Crozon : crise des euromissiles dans les années 80, reprises des essais nucléaires en Polynésie en 1995, essais de nouveaux missiles français au sud de la Bretagne, commémoration annuelle, au sommet du Menez Hom, des bombardements de Hiroshima et Nagasaki… A chacune de ces occasions revenait le souvenir de la résistance des habitants de la presqu’île quand, en l’année 1965, leur avait été faite l’annonce de la construction d’une base de sous-marins nucléaires à l’Île Longue. Dans un monde de plus en plus instable, il nous semble nécessaire de rappeler toutes ces actions qui contredisent le prétendu consensus de la population française en faveur de la force de frappe.

 

Sans même avoir été utilisée, l’arme nucléaire française a déjà fait bien des victimes. Nous voulons faire entendre le témoignage des civils et militaires exposés, en connaissance de cause, aux retombées radioactives et aux rayonnements nucléaires. Ils nous parlent du Sahara, de la Polynésie et même de l’Île Longue.

 

Comment également ne pas voir le monde qui s’annonce. La pollution généralisée de l’air, des terres et des océans, la disparition accélérée des espèces animales et végétales, la crise climatique dont les conséquences extrêmes sont de plus en plus visibles. Et à nouveau le spectacle de guerres dont les populations civiles sont les premières victimes. Nous ne pouvons pas laisser en prime à nos descendants la menace permanente de l’anéantissement par l’apocalypse nucléaire.

 

Une lueur d’espoir cependant : Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui a été adopté à l’ONU par 122 pays et est entré en vigueur le 22 janvier 2021. La fin de l’histoire n’est pas écrite. Nous pouvons agir pour que la France, donnant le signal de la mobilisation pour un monde plus apaisé, renonce à son armement nucléaire.

 
Table des matières.

 

Préface

 

11. La presqu-île du bout du monde. (voir)

 

15. La presqu-île entre en résistance. (voir)

 

37. 27 juin 1981. 1500 manifestants à Crozon. (voir)

 

43. La Bretagne au cœur de la cible nucléaire.(voir)

 

53. Ne pas protéger la population. Le choix des stratèges de la dissuasion.(voir)

 

69. Du Larzac à l’Île-Longue. Résister à la menace des Pershing et des SS20.(voir)

 

81. Stop Essais !(voir)

 

87. Du Sahara à la Polynésie. Les irradiés des essais nucléaires. (voir).

 

95. Omerta sur les irradiés de Mangareva.(voir)

 

107. Les irradiés de l’Île-Longue.(voir)

 

113. Ils veillent sur la rade.(voir)

 

117. Pour l’interdiction mondiale des armes nucléaires, la France doit renoncer à sa force de frappe nucléaire. (voir)

 

Pour feuilleter les premières pages voir

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25 juillet 2022 1 25 /07 /juillet /2022 20:39

https://www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/

De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'être humain) et de la déterioration continue de la planète.

Quelque 1 400 milliards de tonnes de CO2 sont aujourd’hui prisonnières de la basse atmosphère. Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète, la crise environnementale se doublant d’une rupture géologique, avec l’avènement de l’ère anthropocène. Portée par l’exploitation des énergies fossiles – du charbon de la révolution industrielle en Angleterre au "tout-pétrole" de la domination économique des États-Unis –, l’industrialisation et ses corollaires, taylorisme et colonialisme, entraînent une exponentielle production de masse. Un processus qu’accélère la Première Guerre mondiale, les firmes chimiques mobilisées pour tuer l’ennemi se reconvertissant dans la destruction du vivant avec les herbicides, insecticides et fertilisants de l’agriculture intensive. Alors que l’urbanisation s’étend, la voiture, qui sonne le glas du tramway, se généralise, et l’Amérique s’inspire du modèle autoroutier nazi. La Seconde Guerre mondiale engendre une nouvelle organisation du travail, laquelle devient la norme, et annonce l’ère nucléaire de la guerre froide. Dans sa démesure, l’homme rêve déjà d’usages civils de l’atome (y compris pour l’abattement de montagnes et la dissolution des calottes glaciaires !). Le plastique et le béton deviennent les piliers de la consommation de masse, dévoreuse de matières premières et antidote à la contestation sociale, jusqu’à la révolution numérique.

Liaisons dangereuses
En balayant, avec de formidables archives issues du monde entier, deux siècles de progrès jusqu’à l’ère du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit. Fourmillant d’informations, il éclaire l’histoire de cette marche folle, et les liaisons dangereuses entre industries militaire et civile. Entre capitalisme et mondialisation imposés par les grandes puissances, un décryptage passionnant du basculement dans l’anthropocène, funeste asservissement de la nature par l’homme.

Réalisation : Jean-Robert Viallet

Pays : France

Année : 2019

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 11:21

Dans son nouveau rapport, l'IPBES dénonce la «marchandisation» de la nature présente dans les politiques publiques.

Le dernier rapport de l'IPBES, approuvé par 139 États, dénonce la manière «marchande» dont la nature est considérée dans les décisions politiques et économiques.

 

Seulement trois jours après son rapport avertissant que la surexploitation des espèces sauvages menace le bien-être de milliards d'êtres humains, l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) publie une étude critique explorant la manière dont la nature est prise en compte dans les politiques publiques. Souvent présenté comme le «GIEC de la biodiversité», l'organisme indépendant fournit des évaluations scientifiques sur l'état de la planète depuis 2012.

 

Depuis quatre ans et avec 82 scientifiques et experts renommés, la plateforme a analysé plus de 13.000 études mondiales sur le sujet. La conclusion principale est «un message simple», selon le Professeur Unai Pascual, économiste de l'environnement du BC3 (Basque Centre for Climate Change) et co-président de la session de l'IPBES. «Ne pas tenir compte de toutes les différentes valeurs que les gens associent à la nature provoque une crise mondiale de la biodiversité», affirme-t-il. Mais quelles sont ces valeurs et comment peut-on les intégrer au processus décisionnel ?

 

Quatre types de valeurs

Selon le Pr. Unai Pascual, «la nature est perçue comme une usine fournissant de la nourriture, de l'eau et de l'énergie, le tout gratuitement. Mais elle entretient aussi notre santé, notre identité, et nous y sommes liés de plusieurs manières». Cette perception déshumanisée est à la source du problème puisqu'elle est «marchande» : impossible de refléter nos besoins non-économiques à l'intérieur. En motivant la croissance économique et en se reposant uniquement sur l'indicateur du PIB (Produit intérieur brut), les gouvernements entretiennent une vision incomplète de la nature et «c'est pourquoi nous sommes dans ce pétrin», explique-t-il.

 

Pour faire simple, l'IPBES classe les valeurs en quatre catégories : vivre «de», «avec», «dans» et «comme» son environnement. Sans objectif commun, ces visions peuvent entrer en conflit et mener à de mauvais choix politiques et économiques. Le Pr. Pascual nous donne un exemple concret : lors de la création de «zones naturelles protégées», les décideurs valorisent la nature seulement pour ses atouts matériels, sans considérer l'attachement émotionnel des communautés locales. Souvent, leur point de vue nuancé est exclu du processus décisionnel, ce qui empêche la conservation optimale de l'espace naturel.

 

Quatre points de levier

Au-delà de l'explication, le rapport de l'IPBES propose des solutions clés en main aux États en «quatre points à actionner ensemble d'une manière intelligente». D'abord, «le plus basique, reconnaître la diversité des valeurs». Ensuite, «inclure cette diversité dans les décisions», puis «transformer les politiques existantes». Le dernier, et sans doute «le plus profond et qui prendra le plus de temps : changer le modèle social, nos objectifs communs de vie». Le document est donc adressé à tous les acteurs de la société, même les citoyens.

 

Quant à l'efficacité des mesures, bien qu'il n'existe pas de solution miracle, l'avancée est déjà considérable : «139 États ont reconnu qu'ils devaient changer, et nous nous en assurerons». C'est au travers de cette légitimité que l'IPBES compte se distinguer : «chaque mot, chaque phrase a été approuvée». Dès sa publication, de nombreux membres de la communauté internationale n'ont pas manqué de soutenir le rapport. En tête de liste la directrice générale de l'UNESCO Audrey Azoulay, le directeur général de l'UNEP Inger Andersen, ou encore l'administrateur de l'UNDP Achim Steiner.

 

 

Le rapport de l'IPBES paraît à un moment critique, quelques mois seulement avant la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra en décembre à Montréal. Selon le Pr. Pascual, de nombreux collaborateurs ont d'ores et déjà annoncé vouloir l'utiliser pour défendre leurs positions, décisives pour fixer les objectifs de développement durable à l'horizon 2050. «Il y aura forcément un impact, nous verrons dans quelle mesure», affirme-t-il.

 


 

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 15:27

 

 

https://www.brut.media/fr/nature/le-discours-de-revolte-des-jeunes-diplomes-de-polytechnique-fc1e73b2-369f-4f75-8ab5-e28edc69dda5

 

“Il est urgent d’entamer un virage radical, de sortir des rails sur lesquels nous installent insidieusement notre diplôme et notre réseau.” À peine diplômés, des élèves de l’école Polytechnique à Paris ont profité de leur cérémonie pour alerter sur les dangers, notamment écologiques, de leur futur métier. “Tenter de résoudre à la marge des problèmes sans jamais remettre en cause les postulats de base du système dans lequel nous vivons ne suffira plus”, explique Jean-Baptiste, diplômé de l’École. Le message de Toni Morrison aux diplômées du Wellesley College

“Face à l’urgence écologique, que doit-on faire ? Déserter, comme l’ont proposé des camarades d’Agro, ou agir de l’intérieur ?”, se questionne Angel. Il y a quelques mois, des étudiants d’AgroParisTech essayaient eux aussi d'alerter sur l’impact écologique de leur industrie. Aujourd’hui, les élèves de Polytechnique s'adressent directement aux anciens membres de l’école. Ils les encouragent notamment à prendre davantage position sur les questions environnementales et sociales. “Nous ne pourrons relever le défi écologique qu’avec l’implication active des décideurs économiques et politiques. Alumnis de l’École polytechnique, nous nous tournons vers vous. Engagez-vous, faites véritablement vôtre cette posture d’humilité et de remise en question. Rappelez-vous-en : notre objectif doit être de servir l’intérêt général. Cette responsabilité, c’est aussi la vôtre.”

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29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 14:33

 

Arte

 

Depuis 1990, la population d’insectes aurait chuté de 75 % en Europe. Aussi captivante qu’alarmante, cette enquête internationale pointe le rôle des néonicotinoïdes, des insecticides neurotoxiques, dans le désastre écologique en cours. 

 

Il y a trente ans, les automobilistes devaient s’arrêter régulièrement pour nettoyer les impacts sur leur pare-brise. Depuis, 75 % des insectes auraient disparu en Europe, menaçant la survie de nombreux écosystèmes. "C’est la pire extinction de masse que la planète ait vécue", alerte l’entomologiste américain Jonathan Lundgren. Mais comment expliquer cet effondrement ? Le principal coupable serait à chercher du côté des néonicotinoïdes. Apparus au Japon dans les années 1990, ces insecticides dits "systémiques", souvent utilisés en traitement préventif des semences, se propagent dans toute la plante pour la protéger des ravageurs. Plus efficaces que les pesticides pulvérisés, ils ont été massivement adoptés par les agriculteurs. Leur marché, détenu par une poignée de multinationales (Syngenta, Bayer-Monsanto, BASF), pèserait ainsi entre 3 et 4 milliards de dollars à l’échelle planétaire. Dans le même temps, les études scientifiques s’accumulent pour dénoncer les ravages de ces neurotoxiques. Pollinisateurs ou rouages essentiels de la chaîne alimentaire, les insectes s'éteignent à une vitesse record, affectant en cascade les populations d’oiseaux, de poissons et d'amphibiens. La santé humaine serait elle aussi menacée : perturbateurs endocriniens potentiels, les néonicotinoïdes, dont on retrouve des résidus sur les aliments d’origine végétale, sont soupçonnés de causer certains cancers et d’altérer le neurodéveloppement dès le stade fœtal. Pressions sur les chercheurs, les décideurs politiques et les autorités de régulation, financement d'études favorables à leurs produits, tests d'homologation biaisés : de leur côté, les lobbies de l'agrochimie brouillent les pistes pour entretenir l'immobilisme. Après les avoir interdits en 2018, la France a réautorisé provisoirement les néonicotinoïdes pour le traitement des betteraves sucrières. 

 

Alternatives convaincantes
 

De la Somme aux États-Unis en passant par l’Allemagne, la Belgique ou le Japon, ce documentaire, fondé sur l’enquête de Stéphane Foucart Et le monde devint silencieux – Comment l’agrochimie a détruit les insectes (Éditions du Seuil, 2019), retrace l’histoire des néonicotinoïdes et décrypte leurs effets en compagnie d’une foule de spécialistes : chercheurs, journalistes, représentants d’ONG environnementales, eurodéputé, agriculteur et apicultrice… Étayé de chiffres alarmants, le film met également en lumière les stratégies des industriels pour préserver leurs profits, tout en s’arrêtant sur des alternatives convaincantes : dans la plaine du Pô, en Italie, l’ingénieur agronome Lorenzo Furlan a mis en place un fonds mutuel permettant de compenser les éventuelles – et très rares – pertes de rendement causées par la réduction des pesticides. Ponctuée de fascinantes images d’insectes observés au microscope, cette enquête s’affirme aussi comme une ode à la splendeur du vivant menacé. 

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 14:37

L’école Polytechnique organisait la remise de diplômes de ses trois dernières promotions, ce vendredi 24 et samedi 25 juin. Chacune d’entre elles a souhaité mettre en garde contre l’urgence climatique, en appelant notamment à la sobriété.

Ouest-France Emile BENECH. Publié le

 

 
 
 
 

Les promotions des années 2015, 2016 et 2017 de l’école Polytechnique étaient mises à l’honneur, ce vendredi 24 et samedi 25 juin 2022. Retardée à cause du Covid, leurs remises de diplômes ont dû patienter un peu avant de pouvoir se tenir dans les grands amphithéâtres du campus, sur le plateau de Saclay, à Palaiseau (Essonne). Pourtant, c’est la mine grave que plusieurs d’entre eux ont pris la parole, pour alerter sur l’urgence climatique. Une décision partagée par les trois promotions, et qui n’est pas sans rappeler les discours de diplômés d’AgroParisTech et d’HEC.

 

Lire aussi : Formée à HEC, elle profite de sa remise de diplôme pour alerter sur l’urgence climatique

 

Un constat : « L’urgence climatique est là »

 

« Nous n’avons plus le temps de nous donner bonne conscience ou de nous voiler la face », a ainsi lancé l’un des nouveaux diplômés. « Nous devons résoudre en trente ans le défi écologique, un défi dont l’enjeu est la possibilité même de soutenir la vie », assenait une autre, avant notamment de lister les menaces qui guettent l’humanité : « Effondrement de la biodiversité […], dérèglements des écosystèmes, famines, guerres… »

 

Ces discours, « d’une radicalité inédite dans l’histoire de l’institution », expliquent les trois promotions dans un communiqué, ont été notamment motivés par « l’immobilisme climatique » de l’école Polytechnique.

« La technologie ne va pas nous sauver »

 

Ce discours a été pensé pour toucher le grand public, confie en marge de sa remise de diplôme Charly, l’un des membres de la promotion 2015, qui travaille désormais pour une entreprise de conseil. « Même si nous, polytechniciens, sommes bercés dans une foi en la rationalité en la science et la technique, nous voyons bien qu’il n’y aura pas de solution miracle, que la technologie ne va pas nous sauver. »

 

« Non, l’essor de l’hydrogène vert, des batteries longue durée, des biocarburants et de la capture carbone ne suffiront pas à éviter un réchauffement [de la planète, NdlR] de 4 °C et l’effondrement du vivant, déclarait également une polytechnicienne. Nous qui sommes « câblés » pour rationaliser, nous ne pouvons pas le nier. »

Pour plus de sobriété écologique

 

En écho, les trois promotions ont lancé un appel à la « sobriété », c’est-à-dire à la diminution de la consommation d’énergie et de ressources naturelles. « Le constat est clair, nous devons diminuer nos consommations matérielles, surtout nous, les plus privilégiés », estimait ainsi l’une des oratrices. Un appel pour un changement radical des modes de vie et de productions, mais aussi de la manière de consommer, de se déplacer.

 

Cet appel à la sobriété a été mesuré en amont, explique Élie, un membre de la promotion 2015, désormais doctorant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) : « Sortant de Polytechnique, on sait bien qu’on a un statut privilégié. On est bien conscient que c’est à nous de réfléchir à notre statut et de faire les efforts en premier. »

 

Des propos qui rappellent ceux de cette polytechnicienne, lors de sa remise de diplôme : « Avoir pu bénéficier d’études supérieures payées, c’est une chance incroyable. Une chance qui nous donne la possibilité, le devoir, de réfléchir : à quel bénéfice est-ce que j’emploie aujourd’hui ces privilèges ? »

 
Les épisodes de fortes chaleurs vous inquiètent-ils ?
 

Une institution « devant réfléchir à la notion de bien public »

 

Certains nouveaux diplômés ont également adressé des critiques à l’école Polytechnique, coupable selon eux de ne plus avoir l’intérêt général au cœur de son système. « Il y a une vraie ambivalence dans le récit de l’école, explique Élie. D’un côté, elle est au service de l’État et du bien commun [sa devise est d’ailleurs « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire », NdlR], mais cela n’empêche de grandes entreprises d’avoir leur siège au conseil d’administration. Ou encore à l’école de nous faire rencontrer des cabinets de conseils. On sait la chance qu’on a de faire partie de cette institution, on souhaiterait juste qu’elle réfléchisse de nouveau à la notion d’intérêt général. »

La devise de l’école Polytechnique, sur la façade du pavillon Joffre, au Jardin Carré, à Paris | PHOTO D’ILLUSTRATION : ΒΕΡΝΑΡΔ / WIKIMEDIA COMMONS (CC BY-SA 3.0)

 

Selon lui, le modèle de réussite proposé par l’école tendrait à ignorer l’urgence écologique et sociale, ainsi que la responsabilité qu’elle peut avoir dans son aggravation et dans les réponses à y apporter.

 

Pour autant, chaque promotion a souhaité éclairer leur prise de parole avec un message positif. Pour Élie, il s’agit de proposer un nouveau « récit », composé par les étudiants d’AgroParisTech, d’HEC et de Polytechnique. « On doit également montrer qu’il y a des façons multiples de s’engager, et que ces approches complémentaires sont positives. »

 

Pour Charly, voir que « partout, des gens s’engagent », ça ne peut être que le début d’un mouvement positif, qui « permettra d’échanger, de grandir ensemble, de voir comment on peut évoluer collectivement et faire changer les choses. »

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19 juin 2022 7 19 /06 /juin /2022 19:22

Bertrand Wolff, professeur de sciences physiques à Rennes au lycée Émile Zola de 1976 à 2006 s'est attaché à la mise en valeur de la très riche collection d'instruments scientifiques anciens conservés dans ce lycée. Dans le n°5 de la revue "Les cahiers de Rennes en sciences", il met en lumière un pionnier oublié de l'énergie solaire, Augustin Mouchot, qui a été professeur de mathématiques au lycée de Rennes de février 1862 à octobre 1864.

 

Oublié Augustin Mouchot ? La machine qu'il a construite est quant à elle est régulièrement rappelée.

 

 

Alors que le recours à l'énergie scolaire apparaît de plus en plus comme un nécessité pour lutter contre le dérèglement climatique, l'article de Bertrand Wolff nous révèle les préoccupations d'un scientifique conscient, dès 1869, des limites de l'usage des énergies fossiles et annonçant le nécessaire recours, dans l'avenir, au travail des "agents naturels".

 

 

Nous ne reprendrons pas ici l'ensemble du texte de Bertrand Wolff que l'on peut commander sur le site de l'association. Il a, entre autres mérites, celui de nous proposer des liens vers des sites internet que nous pouvons consulter.

 

 

Sur gallica :

Le soleil fascine mais reste un mystère. Source de chaleur, il peut aussi être transformé en énergie mécanique, électrique ou chimique. A la fin du 19ème siècle, ces transformations de l’énergie radiante du soleil sont l’objet d’études d’un professeur de mathématiques, Augustin Mouchot.

https://gallica.bnf.fr/blog/06082020/utiliser-les-rayons-du-soleil-des-appareils-daugustin-mouchot-aux-premiers-panneaux?mode=desktop

 

 

Sur la Nature :

 

La diffusion de la force, La machine solaire de M. Mouchot.

http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.6/106/100/432/8/421

 

 

Utilisation de la chaleur du soleil. Imprimerie solaire.

http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.19/197/100/432/8/420

 

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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 13:39

Pour cause de pollution et de dérèglement climatique, la bicyclette prend peu à peu la place de la voiture en ville. Il y a un peu plus d'un siècle c'était pourtant la bicyclette (le vélocipède) qui lui avait préparé le chemin. En particulier à partir de l'invention du pneumatique qui lui était destiné.

 

L'âge d'or de la "petite reine".

La bicyclette (le vélocipède) a une histoire ancienne,

 

Mais c'est avec l'avènement du pneumatique qu'elle devient vraiment la "petite reine" de la fin du 19éme siècle. Les premiers pneumatiques ont été mis au point par Dunlop en 1886 en Angleterre.

La première mention apparaît seulement en 1891 en France dans la revue "La Nature". Ils équipent alors un vélocipède.

A suivre : les articles de la revue "La Nature" consacrés à la bicyclette.

 

Premier semestre 1892

Vélocipédie. Bandage pneumatique cloisonné (p.282)

 

Deuxième semestre 1892

Le vélocipède. Aperçu historique (DE SANDERVAL) (p.155)

Vélocipédie. De l'aplomb dans les bicycles (CYP. CHATEAU) (p.353)

 

Premier semestre 1893

 

Premier semestre 1894

Bateau-vélocipède (G. MARESCHAL) (p.1)

Vélocipédie. Les vélodromes ou pistes permanentes (GASTON CORNIÉ) (p.21)

Vélocipédie. Nouveaux genres de vélocipèdes (G. CORNIÉ) (p.123

)La vélocipédie sur rails (L. BAUDRY DE SAUNIER) (p.273)

Compteur kilométrique pour vélocipèdes (C. CHATEAU) (p.341)

 

Deuxième semestre 1894.

Vélocipédie. Bandages pneumatiques (E.-A. MARTEL) (p.106) (Où il est question de Michelin)

Nouveauté vélocipédique (p.302)

 

Premier semestre 1895

Une selle rationnelle pour vélocipédistes (L. BAUDRY DE SAUNIER) (p.115)

Vélocipédie. Bandages pneumatiques en cuir (L. BAUDRY DE SAUNIER) (p.379)

Curiosités cyclistes américaines (p.238)

Le bicycle automobile Millet (L. BAUDRY DE SAUNIER) (p.353)

Histoire des voitures automobiles (GASTON TISSANDIER) (p.375) L

 

Deuxième semestre 1895

 

Et  l'automobile fut.

Les premiers véhicules automobiles ont été des bicyclettes ou des tricycles. Les  premières voitures automobiles à quatre roues ont conservé pendant un moment les roues de leurs ancêtres.

 

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13 juin 2022 1 13 /06 /juin /2022 14:18

https://youtu.be/BY7zclxtOLU

"Nous oserons repenser notre modèle de croissance, nous oserons transformer radicalement nos organisations, tout de suite avec ambition, avec des preuves scientifiques, avec transparence sans mentir et même sans chercher à enjoliver [.]Nous ne pouvons pas nous contenter de décisions faibles pour se donner bonne conscience. Nous ne pouvons pas nous reposer totalement sur la technologie. Nous ne pouvons pas accepter que l'impact biodiversité d'un projet se compte simplement en nombre de ruches dans un joli rapport RSE. Ces exigences peuvent sembler inatteignables mais le train est déjà en marche [.] Ce chemin aujourd'hui seulement emprunté par quelques rebelles de HEC doit devenir et deviendra la norme"

 

En prolongement, Cécile Duflot à la jeunesse sur France Inter : "S'il vous plaît votez".

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/en-toute-subjectivite/en-toute-subjectivite-du-mardi-14-juin-2022-8956018

Je partage ton émotion Cécile mais penses tu qu'une telle invitation suffise ? Pourquoi voter dans un système où le vote n'est devenu qu'un rituel sans aucun effet sinon celui de prolonger la survie d'un système qui nous entraîne vers la catastrophe. Qu'ont obtenu comme radical changement les élues et élus écologistes lors de leurs éphémères passages dans les assemblées parlementaires et dans les ministères.

Ils ne votaient pas les Zadistes de Notre Dame des Landes et pourtant leur victoire restera, comme celle de Plogoff ou du Larzac, un repère dans l'histoire politique de notre époque. Fort heureusement comme tu le soulignes, s'ils ne votent pas ces jeunes activistes, ils agissent. Le message courageux de ces étudiantes et étudiants de Polytechnique, de AgroParistech et maintenant de HEC est en lui même une action d'une portée politique dont les effets se feront sentir dans l'avenir. Elles et ils n'invitent pas à voter mais à agir. Leurs discours, qui démontent de l'intérieur le système pour lequel ils étaient supposés être formatés, tranchent par leur sérieux avec les envolées démagogiques des campagnes électorales que nous venons de subir. Ce sont pourtant en eux-mêmes des actes de rebellions dont on peut penser qu'ils ne resteront pas sans suite.

Evitons de culpabiliser cette jeunesse engagée pour la raison qu'elle ne vote pas. Interrogeons nous plutôt sur les raisons de cette défiance. Ecoutons la surtout et encourageons la pour ses engagements multiples qui sont sa façon à elle de continuer à agir politiquement alors que les institutions ne le permettent plus..

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