Un article à classer dans la rubrique des souvenirs d'un prof de physique qui ne voulait pas s'ennuyer en classe
__________________________________________________________________
Dans les dernières années de cette fin de 20ème siècle déjà lointain, j'accompagnais de façon régulière mes élèves du lycée de l'Elorn à Landerneau au centre des archives municipales voisin de l'établissement. Là, dans le reste de verdure d'un ancien parc, un manoir bourgeois, portant les marques de ses multiples remaniements, conservait les collections de revues de vulgarisation scientifique qui garnissaient l'ancienne bibliothèque. Elles avaient fait le bonheur des notables et lettrés landernéens de ce 19ème siècle où la ville était un prospère centre industriel. Elles allaient reprendre du service cent ans plus tard.

Le manoir de Keranden à Landerneau, ancien centre des archives municipales.
L'une de ces revues avait particulièrement du succès par ses articles écrits dans un style vivant et surtout pour ses nombreuses illustrations : La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie. Le thème de nos recherches tournait généralement autour de : " Les Sciences, il y a 100 ans". Ainsi, année après année, ces lycéennes et lycéens ont découvert les premiers pas de leur actuelle "modernité". Les débuts, par exemple, des dessins animés puis du cinéma avec le "phénakistiscope".
Nous avons découvert le "phénakistiscope (alors orthographié "phénakisticope" ) dans un numéro de la Nature de 1880. On y parlait alors du "phénakisticope de Joseph Plateau".
Plus tard, dans la même revue datée de 1882 un article sur "l'enseignement par les jeux" décrivait l'appareil sous le terme de "zootrope".
L'idée nous vint alors d'apprendre en nous amusant, comme nous invitait à le faire l'auteur de l'article, et d'illustrer la notion de persistance rétinienne par la construction de phénakistiscopes.
L'article nous ramena à un article daté de 1879 où il était question des allures du cheval photographiées par Eadweard Muybridge.
Nous retrouvions Muybridge dans un article daté de 1882 où était décrite sa méthode : 24 appareils disposés le long d'une piste où l'animal photographié coupait des fils déclenchant la prise de vue.
L'article annonçait également les publications de Etienne-Jules Marey au sujet de son "fusil photographique".
Tout cela se terminait par l'article de 1895 qui annonçait la naissance du cinématographe des frères Lumière.
Pour aller plus loin.
L'ensemble de ce travail a fait l'objet d'un article publié dans le bulletin de l'Union des Physiciens sous le titre : Du phénakisticope au cinématographe un moment de physique amusante.
Cet article détaille tout ce qui n'a été qu'évoqué ci-dessus.
Ce phénakistiscope a été réalisé en marqueterie par les élèves de la section marqueterie du lycée de l'Elorn à Landerneau
Un Phénakistiscope en mouvement.
Dans le musée des frères Lumière à Lyon.