Le robot arroseur fonctionne à distance, via le Bluetooth du téléphone portable. Le prototype du jeune Landivisien Yann Kerhervé, élève au lycée du Léon à Landivisiau (Finistère) passionné de jardinage, a été primé par la revue Science et Vie junior.
Ouest-France
Lorsqu’on a 15 ans, comment concilier son amour du jardinage avec une passion de la programmation informatique et de la domotique, tout en accordant le temps nécessaire aux travaux scolaires ? Yann Kerhervé, en classe de seconde au lycée du Léon à Landivisiau (Finistère), a trouvé la solution en inventant un « Arros’Heure ». Il en déclenche le fonctionnement grâce au Bluetooth du portable posé sur son bureau. Et peut-être bientôt pendant les vacances, à partir de tout point du globe, grâce à Internet et au Wifi.
Ce petit appareil d’arrosage automatique lui a notamment valu de décrocher le premier prix du concours mensuel de la revueScience et Vie junior ! Avec à la clé, une dotation de 1 000 €, dont il va dépenser une partie pour se payer une imprimante 3D destinée à améliorer les boîtiers de son invention. Il a, bien entendu, déposé un certificat à l’Institut de la propriété industrielle.
Il pourrait être de nouveau à l’honneur à la fin de l’année, lors de la sélection des trois meilleurs inventeurs de l’année 2020. Avec une remise des prix au Palais de la découverte à Paris.
Le jardinage, Yann le pratique depuis son plus jeune âge, grâce à son grand-père maternel. Il est d’ailleurs le seul de la famille à cultiver cette passion pour les légumes du potager familial !
Durant l’été dernier, le collégien, qui venait de passer trois années à suivre les séances hebdomadaires du club de robotique monté par Erwan Tréguer, enseignant au collège Kerzourat à Landivisiau (club qui a décroché le premier prix régional au concours national 2020 « Course en cours »), a pensé qu’il pouvait éviter les opérations d’arrosage grâce au savoir acquis lors de son cursus collégien, en matière de programmation informatique et de domotique.
Une application pour gérer l’arrosage
Quelques lectures, une carte programmable Arduino, équipée d’un microcontrôleur permettant de commander des actionneurs, des capteurs à ultrasons permettant de mesurer la hauteur d’eau de pluie dans un bac récepteur, un moteur asynchrone pour actionner un robinet quart de tour… Et le tour était joué !
Restait (seulement !) au jeune inventeur à mettre en relation toutes les informations recueillies (hauteur d’eau et température extérieure) pour faire fonctionner le servomoteur selon un temps prédéfini, fermer ou rouvrir le robinet sur 24 heures…
Grâce au Bluetooth, une application – créée par le Landivisien, tout aussi spécialiste de l’informatique que de l’électronique et la domotique – permet de savoir s’il faut arroser ou non, laisser faire automatiquement ou manuellement pendant une durée de 30 minutes à 3 heures.
Un dossier de 20 pages
Le dossier de 20 pages réalisé par le collégien aura séduit le jury de Science et Vie junior.
Yann estime que son prototype ne lui aura pas coûté plus de 40 €. D’autant plus que les cadeaux d’anniversaire ou de fin d’année ont été faciles à trouver : des composants électroniques tout simplement !
Le jeune homme, qui suit cette année 1 h 30 de sciences numériques et techniques au lycée du Léon, ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Son rêve de devenir officier de la marine marchande pourrait d’ailleurs s’accompagner, s’il se réalise, de quelques inventions qui ne resteraient pas seulement des prototypes…
Voir aussi :
À 16 ans, le jeune inventeur finistérien à nouveau primé grâce à son arroseur automatique.
En mai 2020, Yann Kerhervé avait été honoré par la revue Science et Vie Junior. Un an plus tard, le Landivisien décroche le titre de second meilleur jeune inventeur de l’année en France.
Je me souviens de Keranden et des moments que j'y partageais avec mes élèves du lycée de l'Elorn situé à moins d'une encablure. Le manoir abritait alors au rez de chaussée une salle d'exposition très accueillante et à l'étage un service des archives avec de confortables espaces de travail.
L'histoire de ces moments de transit pédagogique entre le lycée et le manoir avait commencé quand Françoise Dincuff, alors adjointe au maire chargée de la vie culturelle, m'avait signalé la présence des ouvrages de l'ancienne bibliothèque municipale dans le grenier poussiéreux de la mairie. Connaissant mon intérêt pour l'histoire des sciences, elle croyait y avoir repéré des collections qui pourraient m'intéresser.
Elle ne se trompait pas. On y trouvait en particulier un nombre important de revues de vulgarisation scientifique dont "La Nature". Cette revue, très didactique et superbement illustrée, couvrait la période 1878-1914. Elle méritait d'être mise au contact des lycéennes et lycéens pour une approche plus vivante de la science.
C'est alors que Marie Pierre Cariou acceptait de recevoir l'ensemble de la collection au service des archives et d'accompagner les élèves dans leurs travaux. Complétant leurs recherches personnelles, le travail de l'année se résumait dans un dossier collectif sous le titre " Les Sciences, il y a 100 ans". Ainsi, année après année, ces lycéennes et lycéens ont découvert les premiers pas de leur actuelle "modernité". Le début de l'éclairage électrique, la découverte des rayons X et de la radioactivité, le cinéma, la radiophonie, les premières voitures... La petite heure de cours qui pouvait y être consacrée chaque semaine ne suffisait pas. Les plus intéressés n'hésitaient pas à retourner au centre des archives pendant leurs heures de loisir. Chacune et chacun savait y être chaleureusement accueilli. Il est rare dans une vie d'enseignant de vivre une expérience d'une telle richesse.
Dans les dernières années de cette fin de 20ème siècle déjà lointain, j'accompagnais de façon régulière mes élèves du lycée de l'Elorn à Landerneau au centre des archives municipales voisin de l'établissement. Là, dans le reste de verdure d'un ancien parc, un manoir bourgeois, portant les marques de ses multiples remaniements, conservait les collections de revues de vulgarisation scientifique qui garnissaient l'ancienne bibliothèque. Elles avaient fait le bonheur des notables et lettrés landernéens de ce 19ème siècle où la ville était un prospère centre industriel. Elles allaient reprendre du service cent ans plus tard.
Le manoir de Keranden à Landerneau, ancien centre des archives municipales.
L'une de ces revues avait particulièrement du succès par ses articles écrits dans un style vivant et surtout pour ses nombreuses illustrations : La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie. Le thème de nos recherches tournait généralement autour de : " Les Sciences, il y a 100 ans". Ainsi, année après année, ces lycéennes et lycéens ont découvert les premiers pas de leur actuelle "modernité". Les débuts, par exemple, des dessins animés puis du cinéma avec le "phénakistiscope".
Nous avons découvert le "phénakistiscope (alors orthographié "phénakisticope" ) dans un numéro de la Nature de 1880. On y parlait alors du "phénakisticope de Joseph Plateau".
Plus tard, dans la même revue datée de 1882 un article sur "l'enseignement par les jeux" décrivait l'appareil sous le terme de "zootrope".
L'idée nous vint alors d'apprendre en nous amusant, comme nous invitait à le faire l'auteur de l'article, et d'illustrer la notion de persistance rétinienne par la construction de phénakistiscopes.
Nous retrouvions Muybridge dans un article daté de 1882 où était décrite sa méthode : 24 appareils disposés le long d'une piste où l'animal photographié coupait des fils déclenchant la prise de vue.
Les élèves du lycée de l’Elorn avaient la chance de pouvoir consulter la revue "La Nature", revue de vulgarisation du 19ème siècle, qui se trouvait aux archives municipales proches du lycée. En 1995, ils ont répondu à un concours sur l’histoire des rayons X dans lequel la classe de 1ere L2 a été classée première et leur camarade Edwige Grigol première à titre de premier prix individuel.
Les articles de la revue "La Nature" consacrés aux rayons X.
Voici un ouvrage à mettre entre toutes les mains, celles de nos élèves dès les classes de premières S et STI de nos lycées, et entre les mains de tous les futurs enseignants de sciences physiques et de physique appliquée (tant qu’il en reste encore !).
L’auteur est un collègue professeur de sciences physiques, formé à l’histoire des sciences, et formateur des enseignants en sciences dans l’académie de Rennes.
Bref quelqu’un qui a réfléchi tant à l’histoire de sa discipline qu’à son enseignement et sa didactique, et cela se sent. Le style est fluide et imagé, bref plaisant au possible...
...voici donc un bon ouvrage permettant de se construire une culture scientifique sans l’âpreté des équations de la physique.
Commentaire lecteur :
Ce livre n’est pas du tout rigide et formel, il se lit très bien et c’est ce qui fait qu’on retient plus de choses ! Les anecdotes y sont très bien rapportées et on s’amuse à les lire. Ce livre casse la malheureuse idée rigide et complexe que l’on peut avoir des sciences, on apprend en s’amusant et ça réconcilie les gens avec la physique, tant mieux !!!
En cette année de 1984 des élèves du collège de Mescoat à Landerneau et leurs professeurs de physique et de technologie se sont lancés dans une ambitieuse opération : imaginer et construire 10 appareils photographiques équivalents à ceux qui étaient utilisés dans les premiers temps de la photographie.
A l'atelier
L'appareil
Premières photos réalisées avec l'appareil.
Un "plan film" transparent est utilisé comme négatif.
le collège
photo de groupe.
sans oublier la "meule" !
Visite de M. Simon.
Monsieur Simon est un célèbre collectionneur qui n'hésite pas à faire partager sa passion.
Ce travail a été réalisé par des classes du lycée de l'Elorn à Landerneau. L'idée étant d'introduire des notions d'optique et de chimie à travers un cas concret : la naissance de la photographie. Il s'agissait ici de réaliser un calotype, la première photographie papier par négatif/positif mise au point par William Henry Fox Talbot. (voir à ce sujet l'article de Wikipédia).
Ce travail a fait l'objet de l'annexe d'un article publié dans le bulletin de l'Union des Physiciens sous le titre : du phénakistiscope au cinématographe.
Nous le reproduisons ici.
L'appareil.
Il a été construit par la section ébènisterie du lycée et décoré aux armes de la ville de Landerneau par la section marqueterie.
L'appareil a été utilisé par les élèves de CM2 de l'école du Tourous à Landerneau pour une initiation à la photographie.
D'une année à l'autre, chaque classe a apporté sa contribution
ce qui a débouché sur la réalisation d'une exposition.
En 1882, Jules Marey, qui a mis au point son "fusil photographique" écrit à sa mère : "je suis tout à mes expériences qui donnent des résultats étonnants. On en parlera dans Landerneau quand je publierai mes résultats. J'ai un fusil photographique qui n'a rien de meurtrier et qui prend l'image d'un oiseau qui vole ou d'un animal qui court en un temps moindre de 1/500e de seconde".
Juste 100 ans plus tard on parlait effectivement du fusil de Jules Marey à Landerneau.
Landernéens, à vos greniers !
L'appel des lycéens aux habitants de Landerneau a été entendu. Cela s'est traduit par une nouvelle exposition en collaboration avec le club photo de la Maison pour Tous.
Un article à classer dans la rubrique des souvenirs d'un prof de physique qui ne voulait pas s'ennuyer en classe
L’histoire des sciences ne doit pas être un simple ornement. Utilisée comme un outil pour faire progresser le cours elle évite le piège du dogmatisme qui est à l’opposé de la démarche scientifique dans le même temps qu’elle inscrit les sciences comme une part entière de la culture humaine.
On trouvera ici quelques expériences tentant de mettre en oeuvre cette conception.
Elles ont été publiées dans différentes revues, dont le Bulletin de l’Union des Physiciens.
Elles ont également inspiré la publication de trois livres chez Vuibert (voir en fin de l’article).
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C'est à la bibliothèque de l'ancienne Académie de la Marine à Brest que l'ouvrage de Mariotte où il traite de la compression de l'air m'est tombé entre les mains. L'expérience qu'il proposait m'a étonné à la fois par sa simplicité et son ingéniosité. L'idée d'en faire un exercice pour mes classes m'est apparue comme une évidence.
Depuis l’époque de ce premier article l’utilisation du mercure a été, à juste titre, interdite en classe. Son côté spectaculaire mériterait pourtant qu’elle soit présentée sous forme d’une vidéo.
Ce travail a fait l'objet d'un article dans le bulletin de l'Union des Physiciens sous le titre :
Les oeuvres de Lavoisier étaient à l'évidence une autre source à exploiter. Un article dans le bulletin des Physiciens résume ce travail qui a eu de nombreux prolongements. En particulier dans le livre : "Histoire de l'Oxygène, de l'alchimie à la chimie".
Dufay était pour moi un inconnu, comme pour la plupart de mes collègues enseignants, avant que je le découvre dans les Mémoires qu'il a rédigés pour l'Académie des sciences. Il m'a semblé essentiel de le faire connaître. Il m'a aidé, par la même occasion de lever le mystère d'une "cicatrice de la science" : les deux sens du courant électrique.
Le Nord-Finistère, en Bretagne, n’est pas particulièrement réputé pour son industrie chimique. Pourtant, depuis les premières décennies du 18e siècle, c’est à dire depuis le début de la chimie "moderne", une activité chimique y est menée, sans interruption, autour des algues.
L’industrie de la "soude" (carbonate de sodium) se développe d’abord. On extrait ce produit des cendres de goémons séchés. Il est indispensable à la fabrication du verre. Cette activité s’arrête à la fin du 18e siècle quand de nouveaux procédés sont découverts.
Elle reprend en 1829 après que le chimiste Bernard Courtois ait découvert, en 1812, un nouveau et utile produit dans les cendres d’algues : l’iode. L’iode est utilisée, en particulier, en photographie et en médecine. Sa production en Bretagne s’arrête en 1952 à cause de la concurrence de l’iode extrait des nitrates du Chili.
Aujourd’hui le relais est pris par l’extraction des alginates contenus dans les grandes laminaires. En 1883 Edward Stanford isole l’algine des algues, plus tard le norvégien Axel Kefting en extrait l’acide alginique. La production à grande échelle commence en 1930. La Bretagne en produit environ 2000 tonnes dans les usines de Lannilis et Landerneau. Les alginates sont des agents épaississants et stabilisateurs qui interviennent aussi bien dans l’industrie pharmaceutique que dans l’industrie alimentaire ou celle du papier, des colorants ou des produits de moulage.
Plus confidentiels mais tout aussi riches d’intérêt sont les usages alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques des algues.De nombreux laboratoires, dans le Finistère, travaillent dans ces domaines pour des produits " haut de gamme " souvent destinés à l’exportation.
Cette ancienneté, cette richesse et cette diversité ont nourri les activités de plusieurs classes du lycée de l’Elorn à Landerneau. Ce site leur doit beaucoup. Il s’adresse à ceux qui voudraient s’inspirer de leur expérience mais aussi à tous ceux dont la curiosité aurait été éveillée par cette curieuse et attachante industrie.
Émanation, fluide, particule, onde… quelle est l’identité de cette chose insaisissable mais bien présente dont la quête remonte à vingt-cinq siècles et dont la réalité nous échappe dès qu’on pense l’avoir cernée ?
Au fil d’un récit imagé – celui d’une succession de phénomènes généralement discrets qui, sous le regard d’observateurs avertis, débouchèrent sur des applications spectaculaires – nous croiserons des dizaines de savants, d’inventeurs et de chercheurs dont les noms nous sont déjà familiers : d’Ampère à Watt et de Thalès de Milet à Pierre et Marie Curie, ce sont aussi Volta et Hertz, Ohm et Joule, Franklin et Bell, Galvani et Siemens ou Edison et Marconi qui, entre autres, viennent peupler cette aventure.
On y verra l’ambre conduire au paratonnerre, les contractions d’une cuisse de grenouille déboucher sur la pile électrique, l’action d’un courant sur une boussole annoncer : le téléphone, les ondes hertziennes et les moteurs électriques, ou encore la lumière emplissant un tube à vide produire le rayonnement cathodique. Bien entendu, les rayons X et la radioactivité sont aussi de la partie.
De découvertes heureuses en expériences dramatiques, l’électricité reste une force naturelle qui n’a pas fini de susciter des recherches et de soulever des passions.
Professeur de lycée, Gérard Borvon a enseigné les sciences physiques tant en sections scientifiques que technologiques et littéraires, s’appliquant toujours à utiliser les ressources de l’histoire des sciences pour illustrer le cours. Auteur de nombreux travaux visant à diffuser la culture scientifique, il a également préparé les enseignants à leur métier dans le cadre de l’Institut universitaire de formation des maîtres de Bretagne.
Le récit clair et bien illustré de l’histoire de l’électricité et des savants qui ont marqué son évolution : Ampère, Watt, Hertz, ou encore Galvani et Siemens.
L’auteur explique comment l’ambre a conduit à l’invention des paratonnerres, et les contractions d’une cuisse de grenouille à la pile électrique
Voici un ouvrage à mettre entre toutes les mains, celles de nos élèves dès les classes de premières S et STI de nos lycées, et entre les mains de tous les futurs enseignants de sciences physiques et de physique appliquée (tant qu’il en reste encore !). L’auteur est un collègue professeur de sciences physiques, formé à l’histoire des sciences, et formateur des enseignants en sciences dans l’académie de Rennes. Bref quelqu’un qui a réfléchi tant à l’histoire de sa discipline qu’à son enseignement et sa didactique, et cela se sent. Le style est fluide et imagé, bref plaisant au possible.
Le découpage de l’ouvrage est classique sans l’être tout à fait puisque l’auteur pose des questions inhabituelles dans ce genre d’ouvrage écrit habituellement par des personnes peu au courant des problématiques de l’histoire des sciences : les relations entre sciences « pures » et sciences pour l’ingénieur, l’électricité et les changements de modes de vie qu’elle implique, c’est-à-dire, une interrogation sur les relations entre sciences et société.
L’ouvrage est découpé en vingt-deux chapitres non numérotés, de longueurs inégales, suivis d’une bibliographie comportant des références Internet pour trouver les revues essentielles, numérisées par le CnAM (Conservatoire national des arts et métiers) et la BnF (Bibliothèque nationale de France) : La nature, La lumière électrique ou L’année scientifique et industrielle de Louis Figuier, constituant autant de sources iconographiques pour illustrer les cours de physique et d’électricité.
Les chapitres sont organisés de manière chronologique examinant les développements successifs de l’électricité, du magnétisme et de l’électromagnétisme. À mon sens, le chapitre sur les relations entre électricité et chimie aurait pu être davantage développé puisque l’irruption des techniques de l’électricité dans l’analyse chimique marque le début d’une nouvelle discipline, – la chimie physique (physikalische chemie au sens d’ostwald et de van’t Hoff) ou la chimie générale comme on l’a longtemps pudiquement appelée en France, bouleversant ainsi les pratiques des chimistes.
Mais l’on trouve avec plaisir un chapitre sur le rôle des ingénieurs et des expositions universelles à la fin du xIxe siècle, suivi d’un chapitre sur le rôle de l’électricité dans la quête d’une harmonisation des unités en physique à la fin du xIxe siècle, qui déboucha sur le système MKSA. Les applications industrielles de l’électricité auraient pu ici trouver une place plus importante : machines, production d’électricité, mais aussi éclairages et machines dédiées au théâtre et qui en modifient les pratiques par exemple.
L’ouvrage s’achève sur une réflexion sur ce que peut apporter l’histoire des sciences dans la compréhension du fonctionnement de la science et dans l’établissement des lois physiques. Celles-ci ne sont pas des « vérités révélées », mais sont construites le plus souvent à la suite de succession d’essais et d’erreurs.
Voici donc un bon ouvrage permettant de se construire une culture scientifique sans l’âpreté des équations de la physique.
Suivre le parcours de l’oxygène depuis les grimoires des alchimistes jusqu’aux laboratoires des chimistes, avant qu’il n’investisse notre environnement quotidien.
Aujourd’hui, les formules chimiques O2, H2O, CO2,… se sont échappées des traités de chimie et des livres scolaires pour se mêler au vocabulaire de notre quotidien. Parmi eux, l’oxygène, à la fois symbole de vie et nouvel élixir de jouvence, a résolument quitté les laboratoires des chimistes pour devenir source d’inspiration poétique, picturale, musicale et objet de nouveaux mythes.
À travers cette histoire de l’oxygène, foisonnante de récits qui se côtoient, s’opposent et se mêlent, l’auteur présente une chimie avant les formules et les équations, et montre qu’elle n’est pas seulement affaire de laboratoires et d’industrie, mais élément à part entière de la culture humaine.
Dérèglement climatique, fonte des glaces, cyclones, sécheresses…, coupable : le dioxyde de carbone. Pourtant sans ce gaz il n’y aurait aucune trace de vie sur Terre.
L’auteur nous fait suivre la longue quête qui, depuis les philosophes de la Grèce antique jusqu’aux chimistes et biologistes du XVIIIe siècle, nous a appris l’importance du carbone et celle du CO2.
L’ouvrage décrit ensuite la naissance d’une chimie des essences végétales qui était déjà bien élaborée avant qu’elle ne s’applique au charbon et au pétrole. Vient le temps de la « révolution industrielle ». La chimie en partage les succès mais aussi les excès.
Entre pénurie et pollutions, le « carbone fossile » se retrouve aujourd’hui au centre de nos préoccupations. De nombreux scientifiques tentent maintenant d’alerter l’opinion publique.
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Comme l'art ou la littérature,les sciences sont un élément à part entière de la culture humaine. Leur histoire nous éclaire sur le monde contemporain à un moment où les techniques qui en sont issues semblent échapper à la maîtrise humaine.
La connaissance de son histoire est aussi la meilleure des façons d'inviter une nouvelle génération à s'engager dans l'aventure de la recherche scientifique.