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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 12:45

Les associations de surveillance de la qualité de l'air ne surveillent essentiellement que les agglomérations de plus de 100.000 habitants. Elles y mesurent les concentrations de quatre polluants liés aux combustions : le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d'azote (NO2), l'ozone (O3) et les particules en suspension de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et à 2,5 micromètres (PM2,5). Parmi ces quatre éléments, la pollution par les particules fines retient particulièrement l'attention.

 

Dans les rues de Paris...

 

Un article du journal Le Monde du 24 Novembre 2014 a été repris par l'ensemble des médias. Son titre : "La pollution à Paris aussi nocive que le tabagisme passif". Une image surtout a été retenue : "le 13 décembre 2013, les rues de Paris étaient aussi polluées qu’une pièce de 20 mètres carrés occupée par huit fumeurs".

 

Les données, rendues publiques par l'association Airparif, ont pu être obtenues grâce à un ballon captif installé au dessus de la ville et équipé d’un appareil laser capable de mesurer en continu les nanoparticules présentes dans l’air, mis au point par le CNRS. Avec ce matériel sophistiqué, les concentrations en particules ultra-fines, dont le diamètre est inférieur à 0,1 micromètre (0,1µm) et qui sont les plus nocives, ont pu, pour la première fois, être mesurées.

 

L'article du Monde relève l’intérêt capital de mesurer ces nanoparticules qui sont massivement présentes dans l’air. "Il y a deux cents fois plus de particules comprises entre 0,2 et 1µm qu’entre 1 et 10µm. Et il ne s’agit là que de la partie immergée de l’iceberg, car les particules en dessous de 0,2µm sont encore plus nombreuses", souligne Jean-Baptiste Renard, directeur du laboratoire de physique et de chimie de l’environnement et de l’espace du CNRS interrogé par la journaliste auteure de l'article. Chaque jour, les Parisiens inhalent 100 000 particules à chaque respiration.

 

La Capitale n'est pas la seule concernée. Le 13 mars 2014, l'alerte rouge était décrétée en Bretagne. Pendant la nuit la pollution par les particules PM10 avait atteint le seuil de 80 microgrammes par m3 d'air. A Brest le taux de 96µg/m3 avait été atteint, soit près de quatre fois le taux toléré par l'OMS. En janvier 2015 le préfet de Haute-Savoie a dû interdire aux camions de passer par le tunnel du Mont-Blanc afin de protéger les habitants de la vallée de Chamonix, le taux de particules fines ayant atteint 125 µg/m3 soit largement au dessus du seuil d'alerte de 80 µg.

 

En mai 2011, la Commission Européenne a ciblé 16 zones, en France, dans lesquelles "depuis l'entrée en vigueur de la législation, en 2005, les valeurs limites applicables aux PM10 ne sont pas respectées". Les zones visées sont Marseille, Toulon, Avignon, Paris, Valenciennes, Dunkerque, Lille, le territoire du Nord Pas-de-Calais, Grenoble, Montbéliard/Belfort, Lyon, le reste de la région Rhône-Alpes, la zone côtière urbanisée des Alpes-Maritimes, Bordeaux, la Réunion et Strasbourg. Elle a donc renvoyé la France devant la Cour de justice de l'UE "pour non-respect des valeurs limites […] applicables aux particules en suspension connues sous le nom de PM10."

 

Les particules fines, définition.

 

En langage des sciences de l'atmosphère, on désigne par "particule fine" les matières solides ou liquides suspendues dans l'atmosphère et dont la masse est suffisamment faible pour que leur vitesse de chute soit négligeable par rapport à celle du déplacement des masses d'air qui les contiennent. Les termes de PM10, PM2,5, PM1, (PM pour Particulate Matter en anglais) désignent les particules dont le diamètre est inférieur à 10, 2,5 ou 1 micromètre et qui font l'objet de normes (1 micromètre, symbole μm, est égal à 1 millionième de mètre).

 

Ces particules, de nature différente, peuvent avoir différents impacts sur la santé. On y trouve les particules issues des moteurs diesels, sphères de carbone agglomérées à des molécules d'hydrocarbures et de sels minéraux, de taille variant de 0,05μm à 1μm. Y sont associées d'autres molécules organiques, des métaux, des toxines, des pollens, des allergènes divers. Elles proviennent essentiellement du chauffage urbain et du trafic routier, c'est donc un phénomène qui concerne l'ensemble de la population. S'y ajoutent des polluants "secondaires" issus de transformations physico-chimiques des gaz. L'exemple du gaz ammoniac est connu. Issu majoritairement des épandages agricoles d'engrais et de lisiers, il peut former des sels d'ammonium solides avec les oxydes d'azote et de soufre libérés par les combustions.

 

Le classement des particules correspond à leur plus ou moins grande pénétration dans l'organisme. Les plus grosses sont retenues dans les voies respiratoires supérieures. Lorsque leur diamètre est compris entre 10μm et 3μm, elles se déposent au niveau de la trachée et des bronches. A moins de 3μm elles atteignent les alvéoles pulmonaires et s'y accumulent au fur et à mesure des expositions. La communauté scientifique est particulièrement préoccupée par les particules PM0,1, nanométriques ou ultrafines, de diamètre inférieur à 0,1μm (1 nanomètre, symbole 1nm, est 1 milliardième de mètre). Ces particules peuvent passer dans le sang et atteindre tous les organes et, dans certains cas, le noyau même des cellules, perturbant ainsi leur fonctionnement.

 

Les directives OMS.

 

L'Organisation Mondiale de la Santé ne prescrit pas de normes mais des "lignes directrices". Elles sont destinées à fixer un objectif à atteindre au niveau mondial compte tenu des niveaux plus élevés généralement constatés. Elles sont basées sur l'état des connaissances du moment et ne prétendent nullement garantir une protection sanitaire totale.

 

Cela est particulièrement flagrant pour les particules fines. La plupart des systèmes de surveillance systématique sont établis sur la mesure des PM10 or il est actuellement connu que les particules les plus nocives sont celles de diamètre très inférieur. On sait aussi qu'il n'existe aucun seuil de nocivité. Aussi faible soit elle, toute ingestion de particules fines peut avoir un effet à plus ou moins long terme.

 

Ceci étant précisé, l'OMS propose actuellement les nombres guide suivants :

 

- Particules PM10 (moins de 10 microns) : 20 μg/m3 en moyenne annuelle – maximum de 50 μg/m3 en moyenne sur 24 heures.

 

- Particules PM2.5 (moins de 2,5 microns) : 10 μg/m3 en moyenne annuelle – maximum de 25μg/m3 en moyenne sur 24 heures.

 

 

Les normes en France et leur respect.

 

La France, comme chaque pays fixe ensuite ses propres normes.

 

- Pour les PM10, trois normes sont fixées.

 

. Des valeurs limites : 50µg/m³ sur 24h (35 jours de dépassement autorisés par an) - moyenne annuelle : 40 µg/m³ (le double de l'objectif OMS).

 

. Un seuil d'information : 50 µg/m³ sur 24 heures.

 

. Un seuil d'alerte : 80 µg/m³ sur 24 heures.

 

- Pour les PM2,5 : une moyenne annuelle de 25 µg/m³. Très loin des 10 μg/m3 préconisés par l'OMS.

 

Des normes nettement supérieures, donc, à celles préconisées par l'OMS et pourtant très régulièrement dépassées, en particulier pendant les premiers mois de l'année. Et ceci en France comme en Europe.

 

Cancer du poumon : l'inquiétant bilan de l'OMS.

 

Même si on commence à peine à étudier leur mode d'action et leurs effets sur la santé, les premiers résultats obtenus sont déjà alarmants.

 

Le 17 octobre 2013, l'Agence internationale de Recherche sur le cancer de l'OMS (International Agency for Research on Cancer – IARC), publiait un rapport sur "La pollution de l'air extérieur, une cause majeure de mort par le cancer". Après avoir analysé des études portant sur des milliers d'hommes et de femmes suivis pendant plusieurs décennies, l'étude établissait qu'il existe des preuves suffisantes pour affirmer que l'exposition à la pollution de l'air extérieur provoque le cancer du poumon. Il était également noté un risque accru de cancer de la vessie. L'organisation estimait que plus de 2 millions de personnes dans le monde meurent chaque année du fait de l’inhalation de particules fines présentes dans l’air dont 220 000 cancers du poumon chez des personnes ne fumant pas. l'OMS décidait donc de classer la pollution de l'air dans la catégorie "cancérigène certain".

 

Particules fines et mortalité à court terme.

 

En janvier 2015, l’Institut français de veille sanitaire (InVS), publiait un rapport sur l'Impact à court terme des particules en suspension (PM10) sur la mortalité dans 17 villes françaises, 2007-2010. Établissement public, l'Institut de veille sanitaire créé en 1998 et placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé, réunit les missions de surveillance, de vigilance et d’alerte dans tous les domaines de la santé publique. Son action dans le domaine de l'environnement est récente. En 2004 il a vu ses missions complétées et renforcées "afin de répondre aux nouveaux défis révélés par les crises sanitaires récentes et les risques émergents".

 

Leur étude portait sur "les effets à court terme des PM10 sur la mortalité, même à des concentrations conformes à la réglementation de l'Union européenne (40 µg/m3 en moyenne annuelle) et proches des valeurs guides de l'OMS (20 µg/m3)".


 

L'InVS se référait au projet Aphekom (Improving Knowledge an Communication for Decision Making on Air Pollution and Health in Europe), projet européen regroupant de nombreuses villes d'Europe de Stockholm à Athènes et de Dublin à Bucarest. Leur étude "avait montré que les niveaux trop élevés de PM10 (comparés au seuil recommandé par l’OMS) étaient responsables de près de 1000 hospitalisations pour causes cardiovasculaires dans neuf villes françaises". Les niveaux trop élevés de PM2,5 étant quant à eux "responsables de plus de 2900 décès anticipés par an dans ces mêmes villes". En conclusion l'InVS soulignait la nécessité d’agir pour diminuer les niveaux de particules en France. Cette action devant concerner tant les pics que les niveaux de fond.


 

Cancers, décès anticipés, mais aussi atteinte aux fœtus dans le ventre même de leur mère.

 

Bébés premiers menacés.

 

Une étude récente publiée par la revue britannique The Lancet Respiratory Medecine, montrait que la pollution de l'air a des conséquences néfastes sur le développement du fœtus pendant une grossesse. Comme dans le cas des pesticides, l'exposition aux particules fines PM2,5 (particules d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres), accroît le risque de donner naissance à des bébés de faible poids et ayant un périmètre crânien réduit. En s’appuyant sur les données de "l'étude européenne de cohortes sur les effets de la pollution atmosphérique" (ESCAPE - European Study of Cohorts for Air Pollution Effects), les investigateurs ont réuni les données de 14 études menées dans 12 pays européens et impliquant 74 000 femmes ayant accouché (hors grossesses multiples) entre 1994 et 2011.

 

Les chercheurs estiment que pour toute augmentation de 5 microgrammes par mètre cube (5µg/m³) de l’exposition aux particules fines pendant la grossesse, le risque de donner naissance à un bébé de petit poids (inférieur à 2,5 kg) à terme, augmente de 18 %. Ils ajoutent qu'il "est important de noter que ce risque accru persiste à des taux inférieurs à la limite annuelle actuelle fixée par les directives de l’UE sur la qualité de l’air, qui est de 25 µg/m³ pour les particules fines".


 

Les taux d’exposition moyens aux PM2,5 pendant la grossesse dans la population étudiée allaient, selon la zone, de moins de 10 μg/m³ à près de 30 μg/m³. Rémy Slama, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui a coordonné l'étude en France estimait que "si les concentrations de particules fines étaient ramenées à 10µg/m3 comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé, 22 % des cas de petits poids pour les nourrissons nés à terme pourraient être évités. Par ailleurs, "Un faible poids de naissance est associé à des problèmes de santé dans l’enfance, ainsi qu’à l’âge adulte". ajoutait-il.

 

Invité par Mathieu Vidard à l'émission "La Tête au carré" en janvier 2015, Rémy Slama, faisait état d'une étude sur l'autisme menée par l'école de santé publique de Harvard auprès de 160 enfants qui suggérait "que plus le niveau de particules fines pendant la grossesse était élevé plus le risque que l'un de ces enfants développe des troubles du spectre autistique augmentait". Et ajoutait-il, "c'est réalisé aux États Unis avec des niveaux d'exposition aux particules fines qui sont plutôt plus faibles que ceux qu'on a en France aujourd'hui".

 

Invitée à la même émission, Barbara Demeinex, spécialiste des hormones, qui a développé des méthodes innovantes pour détecter in vivo la présence de polluants environnementaux, estimait que "toute femme enceinte, aujourd'hui, qu'elle le veuille ou qu'elle ne le veuille pas, est exposée à un cocktail, une mixture, de produits chimiques dont certains vont pouvoir entrer dans le liquide amniotique". Et qui dit hormones, dit "perturbateurs endocriniens".

 

Les perturbateurs endocriniens.

 

Faute de voter des lois protectrices, les assemblées parlementaires ne sont pas avares en rapports dont les contenus mériteraient d'être mieux connus et, surtout, mieux utilisés. Le 25 février 2014, était enregistré à la Présidence de l"Assemblée nationale, un rapport d'information présenté par Jean-Louis Romégas, député, "sur la stratégie européenne en matière de perturbateurs endocriniens".

 

L’expression "perturbateur endocrinien" a été employée pour la première fois en 1991, lors d’une conférence scientifique pluridisciplinaire réunie à l’initiative de Theo Colborn, zoologiste et experte en santé environnementale, afin de désigner l’action de produits chimiques synthétiques non dégradables sur les diverses fonctions du système endocrinien. Les premières publications scientifiques, faisant état d’observations environnementales de perturbations du système reproductif des poissons ou des batraciens, notamment en mer Baltique, datent des années 1970.


 

En 2002, le Programme international sur la sécurité chimique de l’OMS a proposé une définition qui fait aujourd’hui l’objet d’un consensus international : "une substance ou un mélange exogène altérant une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et provoquant de ce fait des effets néfastes sur la santé de l’organisme intact ou sur celle de sa descendance" . Effets néfastes, c'est à dire "changement dans la morphologie, la physiologie, la croissance, la reproduction, le développement ou la longévité d’un organisme".


 

L'action de ces perturbateurs ne se caractérise pas par un effet toxique direct mais par une modification du système de régulation hormonale susceptible de provoquer un effet toxique. Un perturbateur endocrinien est une molécule qui mime, bloque ou bouleverse l’action d’une hormone. Il peut imiter le comportement d’hormones naturelles en se fixant, comme elles, sur des récepteurs cellulaires ce qui entraîne une amplification des réactions chimiques normales. Il peut aussi annihiler des récepteurs cellulaires, ce qui empêche des hormones naturelles de s’y fixer et de communiquer leurs messages aux cellules touchées. L'action des perturbateurs endocriniens participe grandement à cette "épidémie moderne" de maladies chroniques : cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, allergies, affections mentales... décrite par André Cicolella, chimiste, toxicologue et chercheur en santé environnementale.


 

Ce qui est neuf avec les perturbateurs endocriniens c'est que "la dose ne fait pas le poison". En effet, leur toxicité n’est pas fonction de la dose de produit ingéré mais essentiellement du stade de développement auquel l'organisme se trouve au moment de l’exposition. Les périodes les plus problématiques du cycle de vie sont la vie prénatale, la petite enfance, la puberté. Cette notion n’a pas été facile à intégrer, même par la communauté scientifique, car elle rompt avec plusieurs siècles d’histoire et de pratique de la toxicologie. Il faut donc prendre avec un sens extrêmement critique les normes actuelles édictées pour les différents polluants qui sont insuffisamment protectrices et devront être revues à la baisse. Ce qui signifie, à plus forte raison, que celles qui existent doivent être rigoureusement appliquées.

 

Europe: état des lieux.

 

Un rapport issu de la Commission de la Science et de la technologie du parlement européen, daté de 1998, devrait, lui aussi, nous alerter. Dès son introduction il enfonce le clou :

 

"On s'est rendu compte depuis quelques années que les particules fines, émises principalement lors des processus de combustion et en suspension dans l'air, présentaient un risque considérable pour la santé. D'après les recherches effectuées, les particules fines seraient responsables chaque année en Europe de centaines de milliers de cas de maladie et d'hospitalisations ainsi que de dizaines de milliers, peut-être même de centaines de milliers de décès. Ces particules en suspension provoquent des allergies, de l'asthme, des affections cardio-vasculaires et respiratoires, voire augmentent l'incidence des cancers...

 

Les études les plus récentes font apparaître qu'une exposition de longue durée aux particules fines provoque un accroissement de la mortalité directement proportionnel à leur concentration. Les teneurs couramment enregistrées de nos jours augmentent la mortalité de plusieurs points de pourcentage. Les effets nocifs des particules fines sur la santé sont si importants que des mesures de lutte s'avèrent indispensables.".


 

La dénonciation est d'une rare radicalité. Pourtant la liste des membres de la commission, auteurs de ce texte, est loin d'évoquer le profil des habituels lanceurs d'alertes des associations écologistes. A noter, parmi ceux-ci, le président français de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, ce qui n'empêche pas la France d'être assignée devant la Cour européenne de justice pour non-respect des normes de PM10.


 

Et en France ?

 

Au niveau de la France, le chiffre de 42 000 décès par an liés à la pollution de l'air ne serait probablement pas contesté par les scientifiques réuni(e)s à Paris, en octobre 2013, à la Cité des Sciences et de l'Industrie, à l'occasion des "Deuxièmes Assises de la Qualité de l'Air". Plusieurs des diapositives présentées (que l'on peut retrouver sur le site internet du ministère de l'écologie), illustraient, par des schémas explicites, le transfert des plus petites particules jusqu'aux bronchioles et aux alvéoles pulmonaires, puis leur migration vers le cœur, le foie, les reins et même le cerveau. Retenons quelques-uns des effets décrits, sans nous laisser effrayer par certains des termes médicaux utilisés :

 

Poumons : inflammation – stress oxydatif – aggravation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et progression plus rapide de la maladie – dégradation de la fonction pulmonaire.

 

Sang : augmentation de la coagulabilité – diffusion des particules à travers la paroi capillaire – thrombose périphérique – diminution de la saturation en oxygène.

 

Système vasculaire : athérosclérose – accélération de l'évolution des plaques d'athérome et instabilité des plaques – vasoconstriction et hypertension.

 

Coeur : altération de la fonction cardiaque – augmentation de la fréquence des troubles du rythme – troubles de la repolarisation du tissu cardiaque – augmentation de l'ischémie* myocardique.

 

Cerveau : augmentation de l'ischémie* cérébrale.

 

*Note : une ischémie est une diminution de l'apport sanguin artériel à un organe entraînant une baisse de l'oxygénation de ce dernier. Elle peut conduire à l'infarctus, c'est à dire à la mort, d'une partie ou de la totalité de cet organe. Les cas les plus graves sont les ischémies touchant le cerveau ou le muscle cardiaque.

 

S'y ajoutaient des conclusions en matière de cancers, à savoir : lien entre risque de cancer du poumon et pollution de l'air, en particulier par les particules fines – indices d'association entre cancer de la vessie et pollution de l'air.

 

 

En clôture de la première journée des Assises, l'adjointe au Directeur Général du ministère de la Santé rappelait que l'OMS avait classé les particules fines comme étant cancérogènes pour l'homme et que "de nombreuses études épidémiologiques et toxicologiques menées à travers le monde, et notamment en France, montrent que l’inhalation quotidienne des polluants présents dans l’air conduit à l’apparition ou à l’aggravation de pathologies telles que des maladies de l’appareil respiratoire et diverses altérations du système cardio-vasculaire". Elle ajoutait que "d’autres impacts semblent également se confirmer : notamment des effets sur la reproduction, sur le développement fœtal, sur le développement neurologique, sur la fonction cognitive, de même que, par exemple, l’athérosclérose et le diabète".

 

Quant aux conséquences économiques, elle rappelait que "selon une évaluation récente réalisée par le Commissariat général au développement durable, les coûts sanitaires de la pollution de l’air extérieur seraient, dans notre pays, compris entre 20 et 30 milliards d’euros par an". Tenant compte des effets à long terme, d'autres experts réunis par le Sénat évaluaient de leur côté le coût à 100 milliards par an.

 

42 000 morts prématurés et des dizaines de milliards de coût par an et pendant ce temps les lobbies de l'automobile, des transports routiers, de l'énergie, de l'industrie agro-alimentaire, continuent à s'opposer aux mesures qui limiteraient la pollution de l'air.

 

Combien de temps encore pourrons nous l'accepter !

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