Les beaux discours de nos dirigeants sur le climat à destination des médias nationaux comme leurs déclarations vertueuses sur la scène internationale offrent un contraste saisissant avec la réalité vécue, ici ou là, dans les régions. (voir : De Chirac à Macron. Les Tartuffes et le Climat.)
Gérard Borvon
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Quelle mouche avait piqué Jean-Yves Le Drian en cette année 2010 ou plutôt quel lobby était venu lui susurrer ce projet à l’oreille ? Toujours est-il qu’il a décidé qu’il fallait absolument une centrale électrique à gaz de 450Mw en Bretagne et plus précisément le plus à l’Ouest possible. Le tout enveloppé dans un “Pacte Électrique Breton” destiné à faire passer la pilule. Et pour illustrer ce programme il lui fallait une image forte, un triskell !
Le triskell, symbole des civilisations celtiques, n'a pas toujours eu bonne presse quand l'afficher était synonyme de revendication régionaliste. C'était le temps où le "Front de Libération de la Bretagne", le FLB, appuyait sa lutte pour l'indépendance par quelques gendarmeries plastiquées. Le temps où Gilles Servat déclenchait l'enthousiasme avec sa "blanche hermine" et son appel à faire "la guerre aux Francs". Le temps où on considérait avec suspicion ces militants qui prétendaient faire vivre la langue bretonne en la pratiquant dans les écoles Diwan.
Aujourd'hui, ces utopies des années 70-80 du siècle passé sont entrées dans l'Histoire et ne sentent plus le soufre. A présent la celtitude est mise au service du business. C'est à Paris que se tiennent ces "dîners celtiques" où la fine fleur bretonne du commerce, de l'industrie et de l'agro-alimentaire invite ce qui compte comme "décideurs" politiques en Bretagne.
Extrait de "Algues vertes l'histoire interdite" de Inès Léraud. Une excellente analyse du lobby breton. (avec le petit homme bleu, Jean-Yves Le Drian, en visite chez ses amis)
Jean Yves le Drian ou Pierre Méhaignerie peuvent y croiser Vincent Bolloré ou Loïc le Floch-Prigent. Une "mafia" bretonne avait ironisé Emmanuel Macron quand il avait été reçu par le pape en compagnie de Jean Yves le Drian. Une "mafia" décrite avec justesse par Nicolas Legendre dans son livre "Silence dans les champs".
Le triskell est devenu une de leur marque de fabrique. En particulier celle de Jean-Yves le Drian qui l'affichait sur le jaune de sa cravate, une couleur prémonitoire, pendant sa campagne électorale pour les régionales de 2010. D'où ce "triskell électrique" et ses trois branches : verte pour les économies d'électricité, bleue pour les renouvelables, noire pour la "sécurisation".
Ce triskell qui cache un cadeau fait au lobby des énergies fossiles.
Il ne fallait pas être particulièrement attentif pour constater que dans ce triskell les branches "écolos", vertes et bleues, n'étaient pas la part essentielle du programme. Le point fort consistait en "l’implantation d’un nouveau moyen de production classique au nord-ouest de la Bretagne, de type cycle combiné gaz (CCG), à haute performance énergétique, fonctionnant dans le cadre du marché électrique, d’une puissance d'environ 450 Mw, avec une localisation la plus pertinente se situant dans l'aire de Brest".
La raison ? La Bretagne, déclarait-on, ne produisait alors que 8% de sa consommation électrique. Le discours n'était pas nouveau. En Bretagne on n'a pas oublié la lutte victorieuse contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff dans la Pointe du Raz. A l'entrée de la commune le visiteur est accueilli par la statue du berger dont la fronde tendue rappelle les heures chaudes de la guerre des pierres contre les fusils si magnifiquement illustrée par le film de Nicole et Félix Le Garrec.
Déjà, nous disait-on, sans centrale nucléaire, pas de travail pour vos jeunes qui devront continuer à s'expatrier vers les chantiers de la capitale. Quarante ans plus tard, "la Bretagne reste au 1er rang des régions ayant le plus faible taux de chômage de la population active", se faisait gloire, en 2019, la préfecture de région, sur son site internet. Ceci alors que la population y croît de façon régulière.
Pourtant, depuis Plogoff, le discours n'a pas varié. Il faut culpabiliser ces Bretons qui consomment l’énergie des Français en parfaits égoïstes. A noter que, pour les besoins de la démonstration, on réduit la Bretagne à ses quatre départements administratifs, ce qui permet d'éliminer la centrale de Cordemais dans la Loire Atlantique, cinquième département de la Bretagne historique. Oublié aussi ce "plan alter breton" élaboré par un groupe de scientifiques dans les années 80 et qui détaillait la méthode pour une Bretagne, autonome en électricité, sans nucléaire ni effet de serre, dès le début de notre siècle. Oublié surtout le sabotage de toutes les expériences d'énergies alternatives menées à cette époque.
Plus grave nous disait-on ! Vous risquez de faire disjoncter tout le système de distribution français par vos pics de consommation en hiver. Le risque existait, en Bretagne comme ailleurs, avec l’incitation au chauffage électrique généralisé pour consommer l’électricité massivement produite par des centrales nucléaires qui, cependant, avaient l'inconvénient de répondre mal aux variations subites de consommation. C’est pourquoi avant même le début des travaux programmés à Plogoff avaient été construites, pour répondre aux pointes d'hiver, des turbines à combustion dans les communes de Brennilis et Dirinon. L'ensemble totalisant une puissance de 465Mw. Depuis cette date ces centrales ne fonctionnent que quelques journées, voire quelques heures, pour répondre à la demande. RTE, l'entreprise publique qui gère le réseau de transport de l'électricité, rappelle régulièrement que chaque hiver il y a de la marge. Comme encore dans son rapport de 2018 (page 26) :
"La consommation électrique ayant cessé de croître, la situation électrique de la Bretagne peut aujourd’hui être considérée comme stabilisée. Fin février 2018, pendant la période de froid, l’équilibre sur le réseau a été respecté en utilisant les outils "normaux" du système électrique (mécanisme d’ajustement), sans recours à des procédures d’alertes ou de sauvegarde."
Et pour mettre fin aux rumeurs lancées par le président de EDF en personne devant une commission d'enquête parlementaire : "Aucun élément objectif ne permet ainsi d’étayer la thèse selon laquelle la Bretagne aurait été dans une situation critique en février 2018."
Alors, on n'en parle plus de ce projet de centrale électrique à gaz en Bretagne ? C'est mal connaître l'obstination du lobby breton. Les patrons finistériens regroupés sous l'appellation " Investir en Finistère" ne s'en cachent pas. La décision du Conseil Régional et de son président est le résultat de l'efficacité de leur lobbying.
article de "Investir en Finistère" dans le Télégramme.
Leur projet initial était d'implanter la centrale sur un site à cheval sur les communes de Guipavas et Saint-Divy, proches de Brest. cette réserve foncière avait été constituée, dans les années 1970, pour le projet avorté d'une raffinerie associée à un terminal pétrolier au port de Brest. La zone est actuellement gérée par le Syndicat mixte Brest Iroise dont les actionnaires sont le Département, la Région, la communauté urbaine de Brest et... la chambre de commerce, qui ne demandent qu'à s'en débarrasser. De plus le site est proche de la conduite de gaz naturel provenant du port de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique).
L'affaire semblait donc entendue. Mais c'était sans compter sur la mobilisation des associations locales, déjà sensibilisées aux problèmes de la pollution de l'air et du dérèglement climatique. Rapidement elles ont su rassembler des milliers de personnes sur le site et remplir des salles lors de réunions d'information. La prudence électorale exigeait donc qu'un endroit moins proche de Brest et moins sujet à de telles mobilisations soit choisi. Un appel d'offre était lancé.
Des trois concurrents en lice, l'entreprise Direct Énergie, depuis rachetée par Total, était retenue pour une centrale qui serait construite à Landivisiau. Le choix de la commune ne pouvait qu'étonner. Pour alimenter la centrale il faudrait construire 130km d'un gazoduc la reliant au site de Montoir de Bretagne dans la Loire Atlantique ainsi qu'une ligne à haute tension pour l'évacuation du courant. A l'évidence, le choix était plus politique que technique ou économique. Le député UMP de la circonscription, Jacques le Guen ne cachait pas s’être "personnellement engagé dans ce dossier" pour que la commune soit finalement choisie par le ministre de l'énergie, Eric Besson, ancien élu socialiste rallié au sarkozisme. L'annonce de ce choix était faite le 29 février en présence de jean Yves le Drian et conclue par une chaleureuse poignée de main entre anciens camarades.
Pourquoi Direct Énergie ? D'une part cela correspondait à la volonté politique d'ouvrir le marché de l'électricité aux entreprises privées. Officiellement, cependant, ce choix était justifié par le montant de la prime demandée par l'entreprise pour cette opération. Car l'appel d'offre était assorti d'une carotte offerte à l'éventuel candidat. Pour l'attirer dans ce lointain Finistère il lui était proposé une subvention dont il devait fixer lui même le montant. Direct Énergie, devenu Total par la suite, était retenu comme étant le moins gourmand.
Subventionner le pollueur.
Cette prime constitue le côté le plus scandaleux de la transaction. Alors qu'une taxe sur le carburant, touchant tout un chacun, a été instaurée pour remplacer la défunte "Taxe poids lourds", Direct-Énergie recevrait une prime de 40 millions d'euros par an pendant 20 ans pour émettre un million de tonnes de CO2 chaque année dans l'atmosphère soit l'équivalent de la pollution annuelle de plus de 400 000 voitures parcourant en moyenne 20 000km par an.
Financement d'autant plus scandaleux qu'il serait prélevé sur la contribution au service public de l'électricité (CSPE). Cette taxe prélevée sur chaque usager ne devrait être utilisée que pour le développement des énergies renouvelables, le soutien aux zones non raccordées au réseau métropolitain continental (Corse, départements d'outre-mer, Saint-Pierre et Miquelon, îles bretonnes de Molène, Ouessant et Sein), ainsi que l'aide sociale aux personnes de faible revenu.
10 ans de lutte.
Dès l'annonce du projet une forte opposition s'organisait dans la commune de Landivisiau et le Nord-Finistère. Elle s'exprimait massivement pendant l'enquête publique qui précède ce genre de projet, dénonçant en particulier une somme de contre vérités dans l'étude d'impact. On sait ce qu'il en est de ce type d'enquête. L'avis classiquement favorable des commissaires enquêteurs y est suivi, inévitablement, de celui tout aussi favorable du préfet. Restent les tribunaux administratifs. De recours en appels allant jusqu'au Conseil d’État et au Conseil Constitutionnel, la lutte entre le pot de terre et le pot de fer s'est poursuivie faisant reculer le projet année après année.
Des années qui ont totalement changé la donne en Bretagne, ce qu'ont fait valoir 17 associations parmi les plus représentatives dans une lettre adressée au président de région, au ministre de l'écologie et au président de la république. Le Pacte électrique breton signé en 2010 envisageait une augmentation régulière de la consommation électrique or depuis cette date elle s'était stabilisée et se révèle de 10% inférieure à celle envisagée dans le scénario initial.
Quant au risque de black out, plus personne ne peut sérieusement l'évoquer. Un "filet de sécurité" (une ligne souterraine de 225 000 volts) a été établi par une liaison rejoignant Lorient et Saint-Brieuc. S'y ajoute le "celtic interconnector", un projet bien engagé de liaison électrique par câble sous-marin entre l'Irlande et le Finistère. Sans compter la production locale d'énergie renouvelable en constante augmentation et les projets d'éoliennes offshore en voie de finalisation. Une évidence s'impose : cette centrale électrique à gaz fossile serait à la fois polluante, coûteuse et totalement inutile.
Du local au global.
Depuis 2010, date de signature du "pacte", bien des choses ont changé en France et dans le Monde. Les rapports du GIEC sur l'urgence climatique se sont faits à la fois plus précis et plus alarmistes. Plus personne ne peut ignorer l'avenir qui menace la Planète. Les États sont poussés à réagir par leur opinion publique. La France, organisatrice de la COP 21 en 2015, s'est particulièrement illustrée en s'affichant devant le monde entier comme un phare dans la lutte contre le changement climatique. Cet engagement a été repris avec éclat sur le plan international par le président de la république, Emmanuel Macron. Celui-ci s'est engagé à ce que son "make our planet great again" passe en France par l'arrêt de la construction de toute nouvelle centrale thermique. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ayant même précisé "donc centrales à gaz". Tous ces éléments ne peuvent conduire qu'à une certitude : le projet de Landivisiau sera abandonné.
Est-ce cette évidence qui a incité Total à engager un coup de force ?
Du coup de force de Total à la répression policière.
Depuis juillet 2018, Direct Énergie a été rachetée par Total. La multinationale, qui peut annoncer un bénéficie de 13,6 milliards de dollars pour l'année, a décidé de concurrencer EDF et Engie (ex GDF) dans le domaine de l'électricité et du gaz. Le projet de Landivisiau est un beau coup à jouer. Les centrales électriques au gaz ont du plomb dans l'aile. Nombreuses sont celles qui sont déjà à l'arrêt. Siemens, le partenaire de Direct-Énergie dans l'opération, a commencé à licencier dans son secteur turbines électriques. Alstom, devenu General Electric, se prépare à le faire à son tour. Pour Total, pas de problème. L’état à travers les factures des consommateurs, s'est engagé à lui verser 40 millions d'euros par an pendant 20 ans. Même si la centrale ne devait jamais fournir d'électricité, en 10 ans son coût estimé à 400 millions d'euros serait remboursé. Les dix années restantes seraient tout bénéfice. Difficile de renoncer à ce pactole.
Mais il faut aller vite, les opposants ne lâchent rien. Ils ne manquent pas de rappeler la promesse de Emmanuel Macron de ne plus construire de centrale thermique et font valoir les 46 000 signatures sur la pétition pour l'arrêt du projet qui lui a été adressée. Alors que pendant 7 ans aucuns travaux n'ont été entrepris, début janvier 2019 des engins de chantier arrivent sur le site et commencent à ravager tout ce qui peut y rester d'espace naturel. Les militantes et militants, qui ont fait le choix de l'action non violente, réussissent avec succès à retarder les travaux en se plaçant devant les tractopelles. Ceci jusqu'à ce qu'ils découvrent que pendant la nuit l'espace a été ceinturé d'un grillage et occupé par des vigiles. Cela ne les dissuade pas et ils maintiennent leur présence journalière à l'entrée du chantier.
Une manifestation est appelée pour le 23 février. Une colonne de plus de mille manifestants rejoint le site depuis Landivisiau. L'ambiance est bon enfant, beaucoup d'humour sur les pancartes et dans les costumes. Les barrières métalliques sont le signe fort de la provocation mise en scène par Total. Elles ne sont pas fixées au sol et ne demandent qu'à être renversées. Bientôt plusieurs centaines de manifestantes et de manifestants réoccupent le site et y improvisent quelques danses bretonnes avant de rejoindre le centre ville dans le calme. Ce qui n'empêche pas les gendarmes de tenter d'appréhender un manifestant bien pacifique en fin de manifestation.
Une chasse à l'opposant était en effet à leur programme. En arrivant sur les lieux le vendredi 25 janvier pour entraver les travaux, la poignée de militants présents avaient été accueillis par des forces de gendarmerie qui leur remettaient une missive de la part du procureur de la république de Brest.
A en croire le procureur, la région de Landivisiau était menacée d'actes qui nécessitaient des mesures relevant au minimum de "l'urgence attentat", le niveau 3 du plan Vigipirate. Le procureur invitait donc les forces de gendarmerie à des contrôles d'identité, des visites de véhicules, des inspections visuelles et des fouilles de bagages, afin, précisait-il "de rechercher les personnes susceptibles de commettre les infractions suivantes":
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actes de terrorisme.
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Infraction en matière de prolifération d'armes de destruction massive...
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infraction en matière d'armes...
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infraction en matière d'explosifs...
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infraction de vol
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infraction de recel
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faits de trafic de stupéfiants
La loi anticasseurs suscitée en réponse à la mobilisation des gilets jaunes était alors en débat à l'Assemblée. Manifestement elle avait inspiré le procureur ! Dès lors, carte blanche était donnée aux forces de gendarmerie pour un harcèlement bien ciblé des opposants. Ils étaient des centaines à avoir occupé le terrain après le renversement des grilles le 23 février mais les gendarmes ont sélectionné quelques prétendus "auteurs des faits" qui seront perquisitionnés à domicile et convoqués au commissariat. On inflige des PV pour klaxon abusif, pour distribution de tract sur la voie publique. On convoque au commissariat pour des prises ADN, ce qui donnera l'occasion d'inculper ceux qui les refusent. La visite sur le site de Damien Carême, maire de Grande-Synthe et candidat aux européennes, est qualifiée de "manifestation non déclarée". Le président de l'association "Force 5" qui porte le dossier judiciaire de l'affaire est sur place car invité par le candidat. Il est désigné par les gendarmes comme l'organisateur du rassemblement et inculpé. Ce n'est qu'un début. Présent dans un groupe pratiquant un "sit-in" à l'entrée du site, il est arraché du groupe, menotté et gardé plusieurs heures en gendarmerie. Début juillet, ils était parmi les 21 convoqués au tribunal à Brest pour un procès finalement reporté à novembre.
Et pendant ce temps la propagande continue. En Bretagne le Conseil Régional annonce sa COP 21 locale. Ce sera la "Breizh COP". Thème de sa réunion de clôture : "La Bretagne s'engage pour le climat". Naturellement les associations écologistes rappellent à Loïg chesnais-Girard, le président de la Région, que pour la moment il s'engage, avec Total, à financer la destruction du dit climat. Peine perdue, le successeur de Jean-Yves le Drian n'ira pas s'opposer à la marotte de son mentor. Les futures régionales sont déjà dans le collimateur et celui-ci est pour le moment très présent dans la région, occupé à débaucher ses ex amis socialistes pour les amener dans le giron macroniste aux prochaines élections.
Sur le terrain, les opposants historiques sont maintenant rejoints par toute une jeunesse qui a répondu, en particulier, à l'appel de Greta Thunberg, cette jeune suédoise qui fait grincer les dents des climato-sceptiques de tout poil. Collégiens, lycéens, étudiants formaient la base des 4000 participants de la marche du climat à Brest le 15 mars 2019. Plusieurs d'entre eux seront ensuite parmi les organisateurs des rassemblements à Landivisiau. Quelle est leur motivation ? Le dérèglement climatique n'est plus, pour eux, une hypothèse à long terme. Ils en constatent chaque jour les effets. Ils mesurent les défis qui les attendent. Le mensonge les révolte. Celui de ces dirigeants économiques, de ces responsables politiques, qui agissent dans le sens inverse de leurs tonitruantes déclarations. Si au moins ils se taisaient !
C'est une nouvelle génération qui s'emploie, dans une action de résistance non violente, à rompre l'omerta qui pèse sur le projet. On ne compte plus les mémoires et les lettres adressées à ce tout ce qui compte dans la sphère politico-médiatique. Combien d'appels au secours restés sans réponse vers les scientifiques qui régulièrement se font lanceurs d'alertes(*). Faudra-t-il attendre que la centrale soit construite et que les premiers chèques soient encaissés par Total pour que le scandale leur saute aux yeux ?
Personne ici n'imagine alors que l'affaire puisse se terminer ainsi et qu'un jour Jean Yves le Drian vienne, à Landivisiau, inaugurer en grandes pompes la dernière des centrales thermiques à énergies fossiles construite en France.
(*) 20 février 2020, 1000 scientifiques appellent à la désobéissance civile, seront-ils enfin entendus ?
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Les opposants n'ont pas renoncé au combat judiciaire qui c'est soldé par de remarquables victoires.
Mais aussi, hélas par une dernière trahison.
Contraire à la Constitution mais autorisé quand même !
Ainsi le Conseil Constitutionnel " juge que les dispositions, dans leur rédaction contestée, applicable du 1er juin 2011 au 18 août 2015, doivent être déclarées contraires à la Constitution jusqu’au 31 août 2013 mais conformes à la Constitution à compter du 1er septembre 2013.
La remise en cause des mesures ayant été prises avant le 1er septembre 2013 sur le fondement des dispositions déclarées contraires à la Constitution avant cette date aurait des conséquences manifestement excessives. Par suite, ces mesures ne peuvent être contestées sur le fondement de cette inconstitutionnalité."
Le COVID et les interdictions de se rassembler :
Total laissé libre d'agir à sa guise.
Janvier 2022 :
Après la honteuse décision du Conseil Constitutionnel et les mesures de répression contre les opposants, la période COVID a été une bénédiction pour l'entreprise Total qui a pu mener ses travaux sans risque de manifestation. L'annonce a été faite d'une mise en service en Mars.
Nulle amertume de la part des militantes et militants engagés dans ce combat qui leur a procuré de belles rencontres et des moments festifs dont le souvenir ne s'effacera pas.
Leur résistance a été essentielle. Elle a fait connaître à chacune et chacun les dessous de ce projet scandaleux. Ses promoteurs se gardent bien de s'en faire gloire au moment où le dérèglement climatique prend des proportions que même les plus pessimistes des membres du GIEC étaient loin d'imaginer.
Le scandale de cette centrale apparaîtra au grand jour quand nous révèlerons la vente par Total de 50% de ses actions à un fonds d'investissement espagnol. La centrale de Landivisiau en héritera du titre de "centrale de la honte".
Le scandale dans le scandale : quand Total révèle son vrai visage.
Août 2022 :
Un cabinet d'avocats ne résiste pas au plaisir de faire savoir au public le bon coup qu'ils ont réussi : Ils ont négocié la vente par Total de 50% de la centrale de Landivisiau au fonds d'investissements espagnol "Asterion Industrial Partners".
Nous le découvrons par hasard sur internet.
Nous nous empressons d'en informer la presse locale. L'information est reprise par le Télégramme.
http://seaus.free.fr/spip.php?article18une suite78
Le scandale laisse alors les promoteurs du projet sans voix mais notre intervention aura un résultat inattendu !
La centrale de la honte.
Un article dans le journal le Télégramme nous fait savoir que la totalité des élus initiateurs du projet de la centrale à gaz de Landivisau, Jean-Yves Le Drian le premier, ont déserté son inauguration.
Un absent de marque à cette inauguration : Le Drian !
Comme les élu.e.s des conseils départementaux et régionaux et les député.e.s, à l'initiative de ce projet, il a décidé de laisser les élu.e.s locaux assumer seul.e.s, la honte de cette opération menée au seul profit de Total et de son partenaire, le fonds d'investissement espagnol.
La maire de Landivisiau « en colère »
"Les élus locaux, emmenés par Henri Billon, président de la communauté de communes du Pays de Landivisiau, étaient bien là, eux. Et, évidemment, Laurence Claisse, maire de la ville, qui avoue sa « colère » : « J’espère avoir un jour l’explication officielle. Peut-être que c’était à cause de TotalEnergies ? Peut-être à cause des grèves dans les raffineries et les problèmes de carburant ? Mais ça n’a rien à voir ! Ça ne devait pas entrer en ligne de compte, surtout après les années difficiles qu’on a vécues ici… "
"Peut-être que c’était à cause de TotalEnergies ? " demande Laurence Claisse. Certainement aurait-elle pu préciser "peut-être à cause de la vente par Total de 50% de ses parts à un fonds d'investissement espagnol ?". Car à l'évidence il aurait été peu glorieux de venir, par sa présence, cautionner l'opération financière réalisée par Total au détriment des contribuables et consommateurs français.
De ces absences, et en particulier de celle de Le Drian, l’histoire retiendra que la centrale climaticide de Total à Landivisiau est " La centrale de la honte !"
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Année 2023. Ce gros point noir sur la carte, c'est la consommation d'énergie fossile (et de production de gaz à effet de serre), par la centrale climaticide de TotalEnergie à Landivisiau. (source : Bretagne Environnement)
Une autre carte.
Et avant d'oublier définitivement Le Drian :
Après les ventes d'armes, la retraite dorée de Le Drian chez les monarchies pétrolières.
Le Drian nommé à la tête d'un société financée par le pouvoir saoudien. Cette nomination interpelle la journaliste Audrey Lebel, auteure du livre Nos amis saoudiens.
"C'est questionnant, voire inquiétant, qu'un homme tel que Jean-Yves Le Drian, qui a eu de telles responsabilités à un tel niveau de l'Etat, soit ensuite à la tête d'une société entièrement saoudienne, financée entièrement par l'Arabie saoudite", souligne la journaliste.
"Il faut rappeler que Le Drian n'a pas été n'importe quel ministre des Affaires étrangères, dans la mesure où c'est avec lui que la France a vraiment réalisé des ventes record d'armes, et notamment à l'Arabie saoudite."
En Bretagne, rien ne nous étonnera de la part de Le Drian !
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Le dessous des cartes.
La complicité de Le Drian avec Total apparaît encore plus nettement quand la presse nous apprend le départ vers Total de son principal collaborateur.
Des ventes d'armes au pétrole, il n'y a qu'un pas.
Jean-Claude Mallet, conseiller spécial du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, et son plus proche collaborateur, a rejoint lundi 3 juin le géant pétrolier français Total après 43 années au service de l'Etat comme spécialiste des questions stratégiques et de défense. "Jean-Claude Mallet est arrivé aujourd'hui chez Total en tant que directeur des Affaires publiques", a annoncé un porte-parole de la compagnie à l'AFP.
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Et avant d'oublier définitivement Le Drian :
Après les ventes d'armes, la retraite dorée de Le Drian chez les monarchies pétrolières.
Le Drian nommé à la tête d'un société financée par le pouvoir saoudien. Cette nomination interpelle la journaliste Audrey Lebel, auteure du livre Nos amis saoudiens.
"C'est questionnant, voire inquiétant, qu'un homme tel que Jean-Yves Le Drian, qui a eu de telles responsabilités à un tel niveau de l'Etat, soit ensuite à la tête d'une société entièrement saoudienne, financée entièrement par l'Arabie saoudite", souligne la journaliste.
"Il faut rappeler que Le Drian n'a pas été n'importe quel ministre des Affaires étrangères, dans la mesure où c'est avec lui que la France a vraiment réalisé des ventes record d'armes, et notamment à l'Arabie saoudite."
En Bretagne, rien ne nous étonnera de la part de Le Drian !
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Retour au bercail.
Jean-Claude Mallet, lobbyiste de Total et ex conseiller spécial de Le Drian pour les ventes d'armes et autres affaires, rejoint Le Drian pour développer les intérêts de la France en Arabie saoudite
Fidèle de l’ancien ministre des Armées et des Affaires étrangères, Jean-Claude Mallet, employé par TotalEnergies depuis 2019, va rejoindre l’agence française de développement d’Al-Ula. Au même moment, une commission d’enquête s'ouvre au Sénat sur les activités de la major de l’énergie.
Mauvais timing pour TotalEnergies. Alors que débute au Sénat une commission d’enquête sur ses activités, la major de l’énergie française perd, comme l’avait relevé l’Obs, son lobbyiste en chef Jean-Claude Mallet. Si son nouveau contrat n’est pas encore paraphé, sa destination est bien actée. Il sillonnera avec Jean-Yves Le Drian le Moyen-Orient, nommé en septembre dernier envoyé spécial au Liban et, surtout, président de l’agence de développement française d’Al-Ula (Afalula).
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Le Drian, TotalEnergies et l'Arabie Saoudite : le grand amour.
https://www.youtube.com/watch?v=K4u2dglxEkc&ab_channel=S%C3%A9nat
Lundi 25 mars 2024, la commission d’enquête "ObligationsTotalEnergies", a reçu Jean-Yves Le Drian, ancien ministre. cette Commission d’enquête, Créée à l’initiative du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires (GEST), porte sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France
Le Drian y défend tout naturellement les intérêts de TotalEnergies en Arabie Saoudite dans le cadre de la politique de rapprochement de la France de Macron avec son nouvel employeur.