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4 mai 2024 6 04 /05 /mai /2024 13:17

Complément d'enquête

Juillet 2022. La France suffoque et connaît l'été le plus chaud jamais enregistré. Au même moment, une vague de climatoscepticisme inonde les réseaux sociaux. Glaciologues, climatologues et experts du GIEC subissent un tel déversement de haine et de menaces qu'ils prendront la décision de quitter les réseaux. Au pied des glaciers des Alpes, qui reculent année après année, "Complément d'enquête" a rencontré des Français qui ne voient dans ce phénomène que la main de la nature, comme le prétendent des "experts" "climato-réalistes" qui détournent les résultats d'études scientifiques pour servir leur contre-discours sur le climat. Aux Etats-Unis, où l'industrie fossile opère dans l'ombre pour troubler l'opinion, rencontre avec ceux qui considèrent le réchauffement climatique comme une "opportunité" de business.

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 12:54

Comprendre les enjeux du réchauffement

 

L'état des connaissances sur les changements climatiques, leurs causes et leurs impacts sont évalués depuis plus de 30 ans par le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat : le GIEC. La principale mission de ces scientifiques est de se partager la lecture de toutes les études et de les synthétiser sans aucun parti pris. Surtout, le GIEC met ses rapports à disposition des décideurs politiques et du grand public. Pourtant nous sommes nombreux et nombreuses à en ignorer les contenus ou ne pas savoir comment s'emparer des connaissances de ces rapports. C’est le cas de Xavier lorsqu’il croise Iris, jeune docteure en sciences du climat qui va le guider à la rencontre de neuf experts, auteurs et autrices de certains de ces rapports. Xavier va peu à peu changer sa façon de voir le monde et passer par toutes ces émotions qui accompagnent notre douloureuse et nécessaire prise de conscience (choc, déni, colère, acceptation…) sur ce sujet majeur du changement climatique et de son urgence.

 

À travers la parole des neuf scientifiques, dont Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, cette bande dessinée documentaire nous offre une synthèse très claire des derniers rapports du GIEC. On y découvre les connaissances actuelles sur l'évolution du climat, les risques et inégalités sociales associés ainsi que des pistes de solutions réalisables, tout en abordant la légitimité de la science et le rôle des chercheurs. Iris-Amata Dion et Xavier Henrion nous livrent un véritable travail de vulgarisation scientifique dans cet ouvrage remarquable par sa structure et ses intervenants, et encouragent une réflexion individuelle et collective afin d'imaginer un chemin politique viable. Une lecture accessible, à mettre entre toutes les mains pour s’informer, comprendre et agir.

Les scientifiques :


Valérie Masson Delmotte, Christophe Cassou, Roland Séférian, Hervé Douville, Wolfgang Cramer, Virginie Duvat, Céline Guivarch, Henri Waisman, Jean Jouzel

 

Lire sur Reporterre :

Les climatologues en BD : « J’ai des collègues qui partent six mois pour écoanxiété »

 

Céline Guivarch, économiste, autrice dans le groupe n°3 du sixième rapport de Giec.

 

Rapport de synthèse du GIEC :

les risques sont beaucoup plus élevés que dans les prévisions antérieures.

 

Le 20 mars 2023, le GIEC a publié le très attendu rapport de synthèse du sixième cycle d'évaluation (AR6), intitulé AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023. Ce document condense et intègre les principales conclusions des trois contributions des groupes de travail, ainsi que les trois rapports spéciaux produits au cours du cycle actuel de l'AR6 :

    les éléments scientifiques (2021)
    l'atténuation des changements climatiques (2022)
    l'impact, l'adaptation et la vulnérabilité (2022).

Le rapport a été adopté ligne par ligne lors de la 58e session plénière du GIEC qui s'est tenue du 13 au 19 mars 2023 à Interlaken, en Suisse. Le président du GIEC, Hoesung Lee, a présidé la session, à laquelle ont participé plus de 500 représentants de gouvernements, d'organisations non gouvernementales et de membres du bureau du GIEC.

Les événements en Ukraine n'ont pas perturbé la session. Les délégations ukrainienne et russe ont participé de manière constructive. Des positions ont été prises en faveur de l'Ukraine. En signe de respect, une minute de silence a été observée à deux reprises : en hommage aux victimes du conflit en Ukraine et en mémoire des victimes d'autres catastrophes et conflits dans le monde. L'achèvement du rapport a été retardé de six mois, reportant sa publication à mars 2023. Ce retard est principalement dû aux conséquences de la pandémie de COVID-19.

Le rapport complet peut être téléchargé. Un résumé pour les décideurs politiques, est également disponible en anglais.

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 12:23
 

 

 

En plein conflit Iran-Israël, Benoît Pélopidas, spécialiste en savoirs nucléaires, évoque notre « vulnérabilité » face à la menace d’une guerre atomique : « Il n’est plus possible d’assurer de protection contre une frappe. » (Reporterre)

 

Depuis que l’Iran a attaqué Israël dans la nuit du 13 au 14 avril, la crainte d’un conflit ouvert entre ces deux pays s’intensifie. Si, pour l’heure, Téhéran ne dispose pas d’arme nucléaire, elle continue d’augmenter sa production d’uranium enrichi. L’Agence internationale de l’énergie atomique dit craindre une attaque d’Israël sur les installations nucléaires iraniennes et l’Iran a d’ores et déjà déclaré qu’elle riposterait en s’attaquant aux sites nucléaires de son adversaire. Car l’État hébreu fait partie des neuf pays actuellement dotés des armes nucléaires. Tout comme la Russie, qui depuis son invasion de l’Ukraine en 2022, menace régulièrement l’Europe de frappes nucléaires.

 

Benoît Pélopidas est fondateur du programme d’étude des savoirs nucléaires à Sciences Po Paris, premier programme de recherche sur ce sujet qui refuse tout financement porteur de conflits d’intérêts, et auteur du livre Repenser les choix nucléaires. La séduction de l’impossible (Presses de Sciences Po, 2022). Reporterre l’a interrogé sur le risque de conflit nucléaire dans ce contexte de très fortes tensions internationales.

 

Reporterre — La Russie et Israël, tous deux détenteurs de la bombe, sont désormais en conflit ouvert. Risque-t-on la guerre atomique ?

 

Benoît Pélopidas — Oui, la guerre nucléaire reste possible. En matière d’armes nucléaires, surtout dans le discours français, il y a toujours ce sentiment que tout ira bien, parce qu’il n’est pas rationnel d’employer cette arme et qu’on peut compter sur la rationalité des dirigeants. C’est problématique. Ces mêmes personnes disaient qu’il n’était pas rationnel pour la Russie d’envahir l’Ukraine. La décision de riposter peut ne pas être prise de manière rationnelle mais reposer sur ce que Rose McDermott appelle la rage et le désir de revanche. Des dirigeants, persuadés que la fin était proche, ont choisi l’escalade. Dans une lettre datée du 26 octobre 1962, pendant la crise des fusées de Cuba, Fidel Castro a demandé à Khrouchtchev de lancer une « première frappe » nucléaire contre les États-Unis dans le cas où ils envahiraient l’île.

 

Dans les exercices et les simulations militaires, les dirigeants recourent régulièrement aux armes nucléaires. Sous l’administration Obama, un exercice de simulation de crise a été mené sur la base d’un scénario d’invasion d’un État balte par la Russie. Si les adjoints ont répondu par des frappes conventionnelles, les membres du Conseil de sécurité nationale, eux, ont opté pour des représailles nucléaires.

 

Dans le camp des optimistes, on mise sur le fait qu’il y a plusieurs personnes dans la chaîne de commandement russe et que si un ordre de frappe était donné, il ne serait pas exécuté. C’est ce que j’appelle le pari sur la désobéissance opportune. Mais on oublie que le président russe peut démettre les désobéissants de leurs fonctions et les remplacer jusqu’au moment où l’un d’eux ne désobéira pas.

 

Vous interrogez plus généralement la stratégie de dissuasion nucléaire...

 

Les neuf États dotés d’armes nucléaires justifient cette possession en invoquant un objectif de dissuasion. La dissuasion, c’est tenter de convaincre un ennemi de renoncer à une agression parce qu’il croit qu’il subirait des représailles inacceptables en retour. Cette stratégie semble réserver les armes nucléaires à la riposte, à l’emploi « en second ». Mais quand le président étasunien Joe Biden avait fait campagne sur le non-emploi en premier, ce changement doctrinal n’a pas eu lieu. Parmi les États et alliances dotés d’armes nucléaires, seuls l’Inde et la Chine ont adopté une doctrine de non-emploi en premier.

 

Par ailleurs, la totalité de l’hémisphère sud est couverte par des accords de zones exemptes d’armes nucléaires. Les États signataires ont demandé aux États dotés d’armes nucléaires de ne pas les cibler. Tous les États dotés n’ont pas pris ces engagements.

« Tout ceci nous place en situation de vulnérabilité fondamentale »

Tout ceci nous place en situation de vulnérabilité fondamentale. Car depuis le couplage de missiles balistiques intercontinentaux aux têtes thermonucléaires au début des années 1960, il n’est plus possible d’assurer de protection contre une frappe nucléaire.


Pour autant, une stratégie de dissuasion nucléaire strictement défensive ne permettrait-elle pas d’éviter des conflits ?

 

Ce sont deux questions distinctes. Affirmer que la dissuasion nucléaire est strictement défensive oublie que c’est au nom de la crédibilité de la dissuasion que les essais nucléaires ont été conduits dans l’atmosphère puis sous terre. Plus de 2 000 au total avec une capacité de destruction agrégée de 29 000 fois Hiroshima, avec des conséquences substantielles pour les populations affectées. D’après les résultats de mon équipe de recherche, rapportés dans le livre Toxique. Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie (Sébastien Philippe et Tomas Statius, aux Presses universitaires de France, 2021), plus de 90 000 Polynésiens ont été contaminés lors du seul essai nucléaire français Centaure en juillet 1974 à un niveau qui leur donnerait droit à compensation d’après la loi Morin de 2010.

 

« Plus de 90 000 Polynésiens ont été contaminés »

 

Quant à l’effet des armes nucléaires sur les conflits, il ne faut pas oublier que dans plusieurs cas, elles ont encouragé voire rendu possible des conflits. Quand la Russie a attaqué l’Ukraine, elle était convaincue que l’Otan serait dissuadée de s’impliquer par la menace de représailles nucléaires. Le Pakistan, qui dispose de l’arme nucléaire, a à plusieurs reprises soutenu des actions violentes en Inde, elle-même dotée d’un arsenal nucléaire. Il existe donc plusieurs cas où les armes nucléaires donnent confiance à celui qui les possède et rendent possibles les agressions.

 

La dissuasion nucléaire ne peut pas non plus mettre à son crédit toutes les absences d’explosions non désirées. Mon équipe a découvert que certaines explosions avaient été évitées non grâce au succès de pratiques de contrôle, mais par ce que j’appelle la chance : le fait que quelqu’un a désobéi, que la technologie a failli ou que des facteurs externes ont empêché l’explosion.

 

Il est faux de dire qu’on est en situation de contrôle parfait sur la totalité des arsenaux. Mais le secret qui entoure les armes nucléaires– en juillet 2008, la France a voté une loi rendant possible la classification à perpétuité des documents relatifs au nucléaire militaire au nom de la non-prolifération – empêche les institutions nucléaires d’apprendre de leurs erreurs et contribue à créer une illusion rétrospective de contrôle.



Pourquoi nous est-il si difficile d’appréhender le risque de conflit nucléaire ?

 

Il y a plusieurs raisons à cela. Cet aveuglement vient pour partie d’instructions expresses de ne pas aborder le problème de la vulnérabilité nucléaire. En février 1950, le ministère de l’Éducation nationale a émis une circulaire portant « interdiction d’inspirer aux élèves l’horreur de la guerre atomique ». À l’époque, le ministre l’a justifié en disant que c’était pour éviter la propagande communiste. Plus tard, ce choix politique de ne pas informer les citoyens a perduré pour servir la dissuasion, puis pour ne pas effrayer la population.

 

Un autre problème vient du fait qu’on ne peut pas s’en remettre aux experts et aux professionnels du secteur. Comme nous l’avons montré, la plupart sont en situation de conflit d’intérêt car financés par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), le ministère de la Défense ou l’industrie de l’armement. Ils mobilisent les catégories d’analyse du discours officiel comme s’il s’agissait de catégories neutres. Or, quand on en vient à appeler « force de dissuasion » l’arsenal nucléaire, on suppose les effets de cette politique sans les évaluer. Un grand penseur de la dissuasion nucléaire aujourd’hui décédé, le général Lucien Poirier, a écrit dans l’un de ses livres que « dire les limites de la dissuasion nucléaire, c’est faire le jeu de l’adversaire ». Dans ces conditions, comment un expert peut-il dire autre chose que la dissuasion marche parfaitement et qu’il n’y a aucun problème ?

 

« La culture populaire ne nous aide plus à croire à notre condition de vulnérabilité nucléaire »

 

À cela s’ajoute le problème que nous avons du mal à croire à ce que nous savons. J’ai mené des entretiens avec des architectes de la dissuasion, des partisans de la guerre nucléaire, des militants du désarmement ; la plupart m’ont dit qu’ils n’arrivaient pas à croire à la possibilité d’une guerre nucléaire. Il est devenu d’autant plus difficile d’y croire que depuis le début des années 1990, la culture populaire ne nous aide plus à croire à notre condition de vulnérabilité nucléaire. C’est pourquoi la recherche indépendante est indispensable.
 

Le contexte actuel, où le risque de conflit nucléaire est si fort, ne peut-il pas susciter une prise de conscience ?

 

Nous assistons à la confrontation entre une coalition qui considère que les armes nucléaires sont des instruments indispensables à la sécurité nationale et internationale, et une autre qui considère qu’elles sont une menace. La seconde a voté en faveur de l’adoption d’un traité d’interdiction des essais nucléaires en 2017 que la première refuse de signer.

 

Depuis 2010, tous les États dotés d’armes nucléaires sont dans une dynamique de prolongation voire d’augmentation de taille de leurs arsenaux. Aujourd’hui, on compte environ 12 500 têtes nucléaires sur la planète. C’est beaucoup moins que les 70 000 du pic de la Guerre froide, mais c’est très au-delà des exigences de la dissuasion telles que définies par les militaires des États dotés et même de ce qui est nécessaire pour mettre fin à la civilisation telle qu’on la connaît sur la totalité de la planète.

 

Ce qui sera déterminant, ce sont les leçons que nous tirerons de la guerre en Ukraine et du conflit en Israël. Si l’on retient que les armes nucléaires ont permis l’agression russe et n’ont empêché ni l’attaque du 7 octobre, ni l’attaque iranienne contre Israël, alors la stratégie de dissuasion nucléaire va sembler moins pertinente. Si, au contraire, on considère – ce qui est démontrablement faux – que l’Ukraine n’aurait pas été attaquée si elle avait gardé sur son sol les armes nucléaires héritées de l’Union soviétique, la dissuasion nucléaire sera revalorisée.

 

Voir encore :

Refuser l'arme nucléaire, de la Bretagne à la Polynésie.

 

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31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 16:26

 

 

Le Drian, TotalEnergies et l'Arabie Saoudite : le grand amour.

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=K4u2dglxEkc&ab_channel=S%C3%A9nat

 

Lundi 25 mars 2024, la commission d’enquête "ObligationsTotalEnergies", a reçu Jean-Yves Le Drian, ancien ministre. Cette Commission d’enquête, créée à l’initiative du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires (GEST), porte sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France

 

Le Drian y défend tout naturellement les intérêts de TotalEnergies en Arabie Saoudite dans le cadre de la politique de rapprochement de la France de Macron avec son nouvel employeur, Mohammed ben Salmane." Il y soutient, En particulier, la création par Total "d'un complexe pétrochimique".

 

 

Extrait de l'annonce du projet par Total. Ou comment Total envisage sa participation aux engagements de la France en matière de lutte contre le dérèglement climatique à la COP 21.

 

"En Arabie Saoudite, TotalEnergies et la Saudi Arabian Oil Company collaborent pour développer une plateforme de raffinage et de pétrochimie moderne et performante. Les deux partenaires ont ainsi pris leurs décisions finales d’investissement en décembre 2022 pour la construction d’un complexe pétrochimique adossé à la raffinerie de SATORP. Dénommé « Amiral », ce nouveau projet s'inscrit pleinement dans la stratégie de TotalEnergies de développer durablement la pétrochimie sur charges avantagées en maximisant les synergies au sein de ses grandes plateformes intégrées évoluant dans des marchés en croissance.

 

Présente depuis 1974 en Arabie Saoudite, la Compagnie continue de développer des projets d’envergure dans le pays. Le dernier en date : le projet Amiral, un vaste complexe pétrochimique de taille mondiale, intégré à la raffinerie de SATORP située à Jubail sur la côte est du pays. Amiral est développé et sera opéré par la joint-venture SATORP, détenue par Saudi Aramco (62,5%) et TotalEnergies (37,5%). Il représente un investissement de 11 milliards de dollars. Sa construction doit débuter en 2023 avec une exploitation commerciale prévue pour 2027."

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 14:58

La ligne bleue. La pile, mon village nucléaire. france-3 Société 2024. Diffusion le 25/03/2024 à 23h12 Disponible jusqu'au 25/10/2024

 

Dans le Loir-et-Cher, à Saint Laurent-des-eaux, non loin du château de Chambord, a été construite la deuxième centrale nucléaire en France. Saint Laurent-des-eaux est le berceau de la famille de Cécile Delarue. En quelques années les agriculteurs du village vont côtoyer le progrès technologique, voir leur village évoluer, prospérer et ils vont connaitre l'ascenseur social pour leurs enfants et petits-enfants. C'est aussi à Saint Laurent-des-eaux, qu'ont eu lieu les deux plus gros accidents nucléaires français en 1969 et en 1980. Cécile a découvert ces accidents récemment, elle n'en n'avait jamais entendu parler et elle a voulu comprendre pourquoi en retournant sur place.

 

Réalisé par : Cécile Delarue

 

Maison de production : GIRAF PROD / France 3 Centre-Val de Loire / France Télévisions / Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)

 

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Voir aussi dans : Entre Hiroshima et Fukushima. Une histoire du nucléaire en France.

 

Avant Tchernobyl et Fukushima, quand la France a frôlé le pire.

 

L'accident nucléaire de Tree Mile Island, en 1979 aux USA, avait largement fait la une des médias internationaux. Il avait donné lieu à une forte mobilisation en France, et en particulier en Bretagne engagée contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff. (voir)

 

 

 

 

Qui aurait pu alors imaginer l'accident survenu le 17 octobre 1969 au premier réacteur de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux.

 

Gardé secret pendant quarante-deux ans, il ne sera connu qu'en 2011 après une enquête du journal Le Point publiée sous le titre "Le jour où la France a frôlé le pire". Une mauvaise manipulation lors du chargement du cœur entraîne la fusion de 50 kilos d'uranium. "Je suis allé ramasser l'uranium fondu sous le réacteur avec une raclette. La radioactivité était tellement forte qu'on ne pouvait pas rester plus de deux minutes. En ressortant, on avait pris la dose autorisée pour un an." rapporte un des nettoyeurs parmi les centaines envoyés sur le site. Mais l'affaire ne s'arrête pas là.

 

Le 13 mars 1980, au moment même où à Plogoff se termine l'enquête publique, une deuxième fusion se produit sur le réacteur n°2. Des centaines de liquidateurs sont à nouveau contaminés, des effluents radioactifs sont évacués dans la Loire. Parmi ceux-ci du plutonium dont on sait que la dose mortelle par contamination se mesure en millionièmes de gramme. Qui alors aurait pu imaginer les accidents de Tchernobyl puis de Fukushima ?

 

centrale de Fukushima après l'explosion.

 

Et qui pourrait imaginer les catastrophes futures, avec des installations nucléaires vieillissantes et mal protégées dans un monde de plus en plus instable ? Pourtant rien ne réussit à faire douter la nucléocratie française qui entend poursuivre son programme.

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24 mars 2024 7 24 /03 /mars /2024 12:20

 

Le 25 mars 2023, une grande manifestation avait lieu à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), pour protester contre une mégabassine en projet. Contestées depuis des années, ces immenses retenues d’eau sont destinées à irriguer de grandes exploitations céréalières. Mais le gouvernement n’entendait pas céder d’un pouce. Pis, il avait préparé une répression d’une ampleur démesurée. Le bilan : plus de 200 blessés, dont plusieurs dans un état tel qu’ils sont restés entre la vie et la mort pendant plusieurs semaines. Cette journée de carnage a aussi accablé le mouvement écologiste, traumatisé par la violence étatique.

 

L’histoire de cette folle journée, il fallait la raconter en images, en vidéo, il fallait en retracer le déroulement, établir les faits. Contrer, aussi, le récit officiel, par lequel le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a prétendu que les forces policières n’avaient fait que leur devoir face à « l’ultragauche ».

 

Ce récit inédit, Off Investigation et Reporterre le présentent, en coproduction, dans une réalisation de Clarisse Feletin et Maïlys Khider. Et parce que la vérité doit être connue de toutes et de tous, nous le diffusons en accès libre :

 

 https://youtu.be/3ymjnILRclQ

Ce sont deux médias libres qui ont produit cette enquête : libres de la pression d’actionnaires, libres du pouvoir, libres de la publicité. Et c’est pourquoi, financés uniquement par les internautes, nous pouvons mener des enquêtes, avec pour seule contrainte la recherche de la vérité. Pour nous soutenir, c’est ici.

 


 

Le 25 mars 2023, la manifestation de Sainte-Soline marquait un tournant dans la lutte écologiste. Un an plus tard, Reporterre consacre une série d’articles aux mégabassines et à leur contestation.

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Ce film me rappelle un autre répression sanglante. Celle de la manifestation de Malville en 1977.

 

Extrait : Que peut faire une population victime d’une telle obstination sinon exprimer publiquement son opposition ? La manifestation de 1976 n’a pas pu arrêter les travaux, il faut donc que celle de 1977 soit réellement massive. Les organisateurs veulent faire de ce rassemblement "une grande manifestation internationale et pacifique qui montrera la volonté massive des populations de s’opposer aux programmes nucléaires civils et militaires".

 

La manifestation sera internationale. La pollution n’a pas de frontières. Pourquoi les Français seraient-ils les seuls à manifester quant les Suisses, les Italiens, les Allemands sont aussi directement menacés ? Déjà les écologistes veulent penser et agir en européens. On leur fera payer cher cette mobilisation transfrontalière mais le mouvement est initié : on retrouvera des Allemands, des Suisses, des Italiens, des Anglais et bien d’autres nationalités aux rassemblements de Plogoff deux ans plus tard.

 

La manifestation sera pacifique. La présence du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) est le gage de cette volonté. Le rassemblement doit d’abord être un lieu de rencontres. Pour cela il est organisé en deux temps. Le 30 juillet des débats et forums se tiendront dans les différentes localités qui accueillent les marcheurs. Le 31, une marche pacifique se rendra sur le site.

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 17:58
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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 10:06

 

Après Nicolas Legendre et son "Silence dans les champs",

une vidéo à voir dans sa totalité.

 

 

diffusé le 29/02/2024 à 22h56 Disponible jusqu'au 31/03/2025

 

Ces trois semaines de colère ont-elles fait vaciller 70 ans de règne ou, au contraire, ont elles renforcé la puissante Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles ?

 

Secoué par sa base, challengé par ses concurrents, le syndicat numéro un chez les agriculteurs reste en tout cas au centre du jeu. D'un claquement de doigt, son président a ordonné de suspendre les blocages après les aides annoncées par Matignon.

 

C'est d'ailleurs à l'occasion de cette crise que beaucoup de Français ont découvert le nouveau visage de la FNSEA. Celui de son président, Arnaud Rousseau, 50 ans, céréalier en Seine-et-Marne, mais aussi président du groupe Avril, géant de l'agro-industrie aux neuf milliards de chiffre d'affaires en 2022.

 

Peut-on être tour à tour paysan, leader syndical et businessman ? Enquête.

 

Présenté par : Tristan Waleckx

Maison de production : France 2 / France 2 (FR2)

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 22:07

 

L'article de Reporterre.

 

Le film :https://youtu.be/f9kCvSwxuyU

 

Gros intérêts financiers, soutien sans faille de l’État... Le documentaire « Mégabassines, histoire secrète d’un mensonge d’État » coproduit par Off Investigation et Reporterre est désormais en accès libre.

 

Depuis plus de trente ans, la zone humide du Marais poitevin — un milieu écologique extraordinaire — est attaquée et asséchée par l’agriculture industrielle. Et non contente d’avoir réduit à presque néant cet écosystème, voilà que, depuis une dizaine d’années, les grands exploitants développent des « mégabassines », accaparant l’eau des nappes phréatiques pour continuer leurs cultures. Pis, ils présentent ce système comme généralisable, et l’on commence à voir fleurir les mégabassines à travers la France, avec le soutien du gouvernement.

 

Dès 2017, comme l’a raconté alors Reporterre, paysans et écologistes se sont battus contre cette appropriation d’un bien commun, et la lutte n’a pas cessé depuis de se développer, jusqu’à la terrible répression de la manifestation à Sainte-Soline le 25 mars 2023.

 

Cette bataille n’a pas été en vain. Des mégabassines sont interdites par la justice, et le mouvement ne faiblit pas. Pour bien en comprendre les enjeux, et les présenter en images, les deux médias Reporterre et Off Investigation se sont associés pour produire une enquête commune : mettre à jour les gros intérêts financiers cachés derrière le discours promouvant les mégabassines. Nous avons ainsi coproduit une enquête fouillée du journaliste Sylvain Lapoix révélant « les vraies raisons des mégabassines » et un film de Clarisse Feletin, Mégabassines, histoire secrète d’un mensonge d’État, reprenant ce travail en l’inscrivant dans l’histoire longue de cette lutte intense.

Le film :https://youtu.be/f9kCvSwxuyU

Avec Off Investigation, nous sommes heureux de vous proposer ce film en accès libre, parce que l’information doit être partagée par toutes et tous.

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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 12:05

Provenant du podcast C'est bientôt demain
 

 

Antoine Chao raconte cette rencontre.

 

Les frères Glinec, Jean- François et Olivier, sont éleveurs de vaches laitières à Saint Urbain au bord de la Mignonne, petit fleuve breton qui je jette au fond de la rade de Brest. Ils ont d’abord souscrit aux canons du productivisme, avant de virer radicalement de bord !

 

Olivier et son frère Jean-François ont repris la ferme de leurs parents dans les années 1990, quelques années plus tard, ils ont dit adieu au maïs, aux pesticides et aux engrais de synthèse.

 

J’ai appris leur existence et leur façon de faire dans le livre « Silence dans les champs » de Nicolas Legendre, qui a reçu le Prix Albert Londres 2023 pour cette enquête sidérante sur l’agro-industrie bretonne qui prospère en balayant ses détracteurs et en détruisant les écosystèmes.
 

La ferme de Trèvarn et la fromagerie de Craig La ferme de Trèvarn et la fromagerie de Craig © Radio France - Antoine Chao

 

Aujourd'hui la ferme de Trévarn accueille, une maraichère, un fromager, deux brasseurs et bientôt une boulangerie. Vente directe à la ferme le vendredi en fin de journée.

 

La Mignonne n'est ni un ruisseau ni une rivière, mais un fleuve, puisque après une vingtaine de kilomètres de méandres depuis sa source elle se jette dans l’eau salée de la Rade Brest. Comme tant d’autres cours d’eau bretons, elle a beaucoup souffert depuis le milieu du XXe siècle de l’usage immodéré de polluants . Une partie de la faune et de la flore a disparu dans la relative indifférence des responsables de cette hécatombe.

 

Merci à  Jean-François et Olivier Glinec de la ferme de Trévarn et à Kristen Falc'hon du média breton d'investigation Splann !

 

Les portes ouvertes de la ferme de Trévarn, en présence de Nicolas Legendre (et sans la Mano Negra ;) se dérouleront le week-end du 29 juin.

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